L’adaptation des plantes au désert
Dans les régions où la pluie tient du miracle, les plus redoutables ennemis sont la chaleur et l’évaporation. Beaucoup de plantes s’arrangent alors pour limiter les pertes d’eau en réduisant leur taille jusqu’à l’état de petits coussins au ras du sol, en s’enterrant partiellement ou en diminuant la surface exposée de leurs limbes jusqu’à en faire des épines ligneuses et sèches qui protègent de minuscules feuilles vernissées. Plus philosophes, d’autres plantes, telle la rose de Jéricho (Anastatica hierochuntina), s’en remettent aux aléas de la pluie et du temps qui passe. Les graines, à l’intérieur des fruits secs, protégées par des rameaux ligneux recroquevillés en boule, attendent patiemment qu’une humidité suffisante leur permette de tomber sur le sol, de germer et de donner des plantules à feuilles vertes étalées en étoile qui se dépêchent de boucler leur cycle de vie avant le retour du sec.
D’autres encore, à la vie brève, produisent des graines encapsulées dans une enveloppe étanche qui leur conserve très longtemps leur pouvoir germinatif. Certains végétaux vivaces veulent ignorer les dures conditions de la surface : ils plongent leurs racines dans le sol jusqu’à ce qu’elles rencontrent suffisamment d’humidité. L’Acacia radiana, par exemple, l’un des arbres les plus typiques des plaines et des oueds sahariens, est capable d’aller puiser l’eau à trente-cinq mètres de profondeur. Citons encore les plantes avides qui absorbent instantanément l’eau de pluie, de la rosée ou du brouillard. Elles peuvent ensuite résister sans dommage à la dessiccation. Les lichens et les algues vivent comme cela, alternant vie active et vie ralentie. Une asclépiadacée arborescente de deux à quatre mètres de hauteur, le Calotropis procera, se rencontre en populations nombreuses dans certains secteurs, même fréquentés par les bêtes et les hommes. Tout le monde la laisse tranquille car l’ensemble de la plante produit en abondance un latex blanc toxicardiaque.
Malgré une évidente bonne volonté à subsister, même avec des effectifs réduits, en résistant aux excès de la sécheresse, beaucoup de représentants de la flore saharienne ne pourront se défendre longtemps contre les abus d’une population humaine, si réduite et dispersée soit-elle. Le pâturage extensif, l’émondage des arbres pour nourrir le bétail et surtout les besoins en bois domestique, qui l’emportent sur les ressources et les possibilités de régénération des végétaux, menacent de désertifier davantage de vastes régions déjà désertisées.
Par François Soleilhavoup
Texte extrait du livre : Sahara, Visions d’un explorateur de la mémoire rupestre
En savoir davantage sur : François Soleilhavoup
D’autres encore, à la vie brève, produisent des graines encapsulées dans une enveloppe étanche qui leur conserve très longtemps leur pouvoir germinatif. Certains végétaux vivaces veulent ignorer les dures conditions de la surface : ils plongent leurs racines dans le sol jusqu’à ce qu’elles rencontrent suffisamment d’humidité. L’Acacia radiana, par exemple, l’un des arbres les plus typiques des plaines et des oueds sahariens, est capable d’aller puiser l’eau à trente-cinq mètres de profondeur. Citons encore les plantes avides qui absorbent instantanément l’eau de pluie, de la rosée ou du brouillard. Elles peuvent ensuite résister sans dommage à la dessiccation. Les lichens et les algues vivent comme cela, alternant vie active et vie ralentie. Une asclépiadacée arborescente de deux à quatre mètres de hauteur, le Calotropis procera, se rencontre en populations nombreuses dans certains secteurs, même fréquentés par les bêtes et les hommes. Tout le monde la laisse tranquille car l’ensemble de la plante produit en abondance un latex blanc toxicardiaque.
Malgré une évidente bonne volonté à subsister, même avec des effectifs réduits, en résistant aux excès de la sécheresse, beaucoup de représentants de la flore saharienne ne pourront se défendre longtemps contre les abus d’une population humaine, si réduite et dispersée soit-elle. Le pâturage extensif, l’émondage des arbres pour nourrir le bétail et surtout les besoins en bois domestique, qui l’emportent sur les ressources et les possibilités de régénération des végétaux, menacent de désertifier davantage de vastes régions déjà désertisées.
Par François Soleilhavoup
Texte extrait du livre : Sahara, Visions d’un explorateur de la mémoire rupestre
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