El Niño
Environ tous les quatre ans, les pêcheurs péruviens constatent l’arrivée d’un courant chaud le long de leurs côtes, qui fait disparaître les bancs d’anchois dont ils vivent. Comme cela se produit en général à la Noël, les pêcheurs ont baptisé ce courant El Niño – « l’Enfant Jésus ». Il s’agit plutôt d’un drôle de diable responsable de nombreux dérèglements climatiques sur l’ensemble de la planète, plus particulièrement dans l’océan Pacifique. Ce phénomène météorologique fait périodiquement son apparition, avec plus ou moins d’intensité. Celui de 1997-1998 fut le plus fort jamais observé.
En situation normale, l’alizé de sud-est souffle sur le Pacifique, au sud de l’équateur. Ce vent puissant et régulier pousse les eaux chaudes de l’océan vers l’ouest. La place laissée par cette masse d’eau du côté est, en particulier au large du Pérou, est occupée par l’eau froide des profondeurs, qui remonte alors, en faisant chuter la température de surface. Ce phénomène, appelé upwelling, est apprécié des poissons et favorise la pêche. Cette mécanique s’entretient d’elle-même : l’air à l’ouest de l’océan est réchauffé par le courant, puis, l’air chaud étant plus léger, il s’élève, créant une dépression d’air en surface. La nature n’aimant pas le vide, la place est alors occupée par l’air plus frais et plus lourd en provenance de l’est du Pacifique : l’alizé souffle.
En conséquence, un climat sec et relativement frais prédomine à l’est du Pacifique, tandis qu’à l’ouest, du côté de l’Indonésie, le climat est chaud et humide : l’alizé apporte les nuages et les côtes sont baignées par le courant chaud.
Certaines années, pour des raisons indéterminées, les alizés de sud-est du Pacifique Sud s’affaiblissent, voire s’inversent. C’est la situation type El Niño. Le courant de surface engendré par les alizés ne repousse donc plus les eaux chaudes vers l’ouest. De la sorte, les eaux froides ne parviennent plus au large des côtes de l’Amérique du Sud et le poisson migre, pour le malheur des pêcheurs péruviens. Des pluies diluviennes s’abattent sur le Pérou alors que l’Indonésie connaît la sécheresse et les incendies de forêt.
El Niño se ressent surtout aux abords de l’océan Pacifique, mais détraque aussi le climat dans d’autres régions du monde, sans que l’on sache précisément déterminer quels sont les dérèglements qui lui sont imputables.
Par Bruno d’Halluin
Texte extrait du livre : Volta (La), Au cap Horn dans le sillage des grands découvreurs
En savoir davantage sur : Bruno d’Halluin
En situation normale, l’alizé de sud-est souffle sur le Pacifique, au sud de l’équateur. Ce vent puissant et régulier pousse les eaux chaudes de l’océan vers l’ouest. La place laissée par cette masse d’eau du côté est, en particulier au large du Pérou, est occupée par l’eau froide des profondeurs, qui remonte alors, en faisant chuter la température de surface. Ce phénomène, appelé upwelling, est apprécié des poissons et favorise la pêche. Cette mécanique s’entretient d’elle-même : l’air à l’ouest de l’océan est réchauffé par le courant, puis, l’air chaud étant plus léger, il s’élève, créant une dépression d’air en surface. La nature n’aimant pas le vide, la place est alors occupée par l’air plus frais et plus lourd en provenance de l’est du Pacifique : l’alizé souffle.
En conséquence, un climat sec et relativement frais prédomine à l’est du Pacifique, tandis qu’à l’ouest, du côté de l’Indonésie, le climat est chaud et humide : l’alizé apporte les nuages et les côtes sont baignées par le courant chaud.
Certaines années, pour des raisons indéterminées, les alizés de sud-est du Pacifique Sud s’affaiblissent, voire s’inversent. C’est la situation type El Niño. Le courant de surface engendré par les alizés ne repousse donc plus les eaux chaudes vers l’ouest. De la sorte, les eaux froides ne parviennent plus au large des côtes de l’Amérique du Sud et le poisson migre, pour le malheur des pêcheurs péruviens. Des pluies diluviennes s’abattent sur le Pérou alors que l’Indonésie connaît la sécheresse et les incendies de forêt.
El Niño se ressent surtout aux abords de l’océan Pacifique, mais détraque aussi le climat dans d’autres régions du monde, sans que l’on sache précisément déterminer quels sont les dérèglements qui lui sont imputables.
Par Bruno d’Halluin
Texte extrait du livre : Volta (La), Au cap Horn dans le sillage des grands découvreurs
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