Sur la plage d’Aytré – Charente-Maritime (France).
Année 2020
© Chloé Joly
Née à Bourgoin-Jallieu en 1985, Virginie Troussier a grandi dans les Alpes, en Maurienne, au sein d’une famille de montagnards. Elle passe des hivers dans un chalet isolé, accessible à pied uniquement et entouré de mélèzes, que son grand-père a construit dans le massif du Taillefer. Dans les traces de son père, moniteur de ski, elle fait ses premiers virages à 2 ans et demi, et poursuit sa vie de skieuse jusqu’aux compétitions. Elle prépare le monitorat de ski, en parallèle d’hypokhâgne et khâgne, deux riches années qui lui seront fondamentales. Elle poursuit ses études en école de journalisme à Grenoble puis au Danemark. À son retour, on lui propose d’enseigner le ski au Chili, de travailler en agence de presse à Saint-Gervais-les-Bains, mais c’est Paris qu’elle choisit, aimantée par l’énergie artistique de la ville. En fusion avec la capitale, elle s’éloigne physiquement de la montagne, même si, durant les premières années, elle continue de donner des cours à l’École de ski français de Saint-François-Longchamp. Elle partage les pensées de Charles-Ferdinand Ramuz, écrivain vaudois qui, venu à Paris pour échapper à un certain microcosme de village, déclarait : ? Je n’avais mieux compris le pays que depuis que je l’avais quitté. »
Au printemps 2014, Virginie Troussier s’apprête à partir en Laponie norvégienne afin de réaliser un documentaire sonore pour France Culture sur le ? Ski de minuit entre femmes », une tradition scandinave, que la radio annule dix jours avant le départ pour raisons administratives. Déçue, elle décide de se réorienter, de s’aventurer dans un horizon nouveau et de colorer ses synapses. Elle veut du bleu, bleu du ciel, bleu de mer. Cap au sud, direction Marseille. Elle découvre la navigation, le large, le mistral, elle rencontre un marin. Le coup de foudre est total. Au retour de ce voyage, elle se lance assidûment dans l’apprentissage du windsurf qui va devenir, au fil des années, une seconde passion.
Virginie Troussier dirige les pages littéraires de Montagnes magazine et elle tient, dans Alpes magazine, la chronique ? Des montagnes et des livres », qui explore les rapports entre la montagne et les écrivains, tels que Samivel, Giono, Nietzsche, Rigoni Stern, George Sand, Lamartine? Elle a publié des romans, un récit aux éditions Guérin/Paulsen (Au milieu de l’été, Un invincible hiver), des biographies de sportifs (Bode Miller, L’art de la vitesse, Nevicata, 2018 ; Ma vie est un sport de combat, Marabout, 2018) et un document sur le sport de haut niveau aux éditions Les Pérégrines (Nos champions, Corps et âmes, 2021) – le sport étant pour elle une quête organique de liberté et de beauté.
Virginie Troussier vit principalement entre Paris, depuis 2008, et La Rochelle, depuis 2015. Elle s’échappe toujours en montagne pour des semaines de ski de randonnée l’hiver ou des courses d’alpinisme l’été. Elle est surtout libre pour la moindre risée en vivant de façon nomade le long des côtes atlantique et méditerranéenne. Finalement elle s’installe là où les anémomètres s’affolent. Une vie de contrastes, de mouvements, de livres et de grand vent.