Vue sur le quartier Crater d’Aden, depuis le Jebel Shamsan (Yémen)
Année 2008
© Laurent Barroo
Né à Beauvais en 1977, Sébastien Deledicque est titulaire d’une licence de langue arabe de l’Inalco. Après divers séjours au Maghreb et au Moyen-Orient, il arrive au Yémen en septembre 2002 afin d’y mener sa maîtrise sur la littérature contemporaine locale. Rapidement séduit par ce pays dans lequel il retrouve la riche culture arabe classique appréhendée durant ses études, il délaisse ces dernières pour aborder le monde du travail. De 2003 à 2006, outre une courte expérience dans une agence de voyages, il œuvre à la coopération linguistique en tant que responsable du centre culturel français d’Aden, tout en acquérant un bateau, porte d’entrée de l’univers des pêcheurs adénis, et en découvrant l’Afrique de l’Est – Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Zanzibar – à l’occasion de brefs voyages.
À la fin de l’année 2006, Sébastien Deledicque devient consultant pour une compagnie pétrolière française, en vue de préparer l’enfouissement d’un gazoduc entre Mareb et le golfe d’Aden. Il assure, grâce à ses compétences linguistiques, le lien et la communication avec les communautés villageoises concernées par ce projet. Quatre années qui lui permettent d’alterner la découverte en profondeur des territoires tribaux de Shabwa, d’ordinaire inaccessibles aux étrangers, et une existence paisible dans la vieille ville de Sanaa, en compagnie de Liza, son épouse adénie à laquelle il s’unit en 2007.
En 2010, Sébastien Deledicque démissionne de son emploi de consultant et retourne à ses premières amours en s’installant à Aden pour s’immerger dans la vie populaire, notamment des pêcheurs qu’il côtoie quotidiennement, sur mer et sur terre, tout en faisant ses premières expériences d’écriture. En 2011, alors que la révolution yéménite s’ébauche, il séjourne plusieurs mois en Écosse afin de préparer le diplôme britannique de yachtmaster, obtenu en décembre 2011 dans les eaux du Firth of Clyde et du Mull of Kintyre. De retour au Yémen, il reprend ses habitudes auprès des pêcheurs d’Aden et acquiert un nouveau bateau de pêche traditionnel, Al Nasr, houri non ponté de 7 mètres qu’il grée d’une voile latine. Après un passage de plusieurs mois à Perpignan en 2013, puis dans les territoires palestiniens à l’été 2014, dans le cadre du développement du sentier de randonnée ? Abraham Path » qui relie la Turquie et la ville sainte d’Hébron, il retourne au Yémen en décembre 2014, et prend un mois plus tard ses fonctions actuelles de secrétaire général adjoint de l’Institut français du Yémen.
Sébastien Deledicque évacue Sanaa en avril 2015, deux semaines après le début de la guerre déclenchée par la coalition saoudienne, et s’installe à Perpignan en compagnie de sa famille.