Sur une Royal Enfield dans les environs de Jodhpur – Rajasthan (Inde)
Année 2019
© Josh Rhodes
Née en 1984 à Lyon, d’une mère franco-tchèque et d’un père d’origine italienne, Sophie Squillace grandit à Annecy dans l’air pur des Alpes. Son baccalauréat en poche, elle poursuit des études de géographie et d’urbanisme à Grenoble. Diplômée en 2007, elle s’essaie à une carrière de fonctionnaire territorial ? à la voirie et aux transports », avant de finalement vendre des valises dans un grand magasin. Témoin du départ de tous ces anonymes, elle en vient à vouloir, elle aussi, partir ! Elle quitte la Haute-Savoie en 2009 pour un long voyage en solo qui débutera en Inde.
C’est en train que Sophie Squillace sillonne ce pays-monde insondable, sous le signe de la lenteur et de la contemplation. Elle poursuit son voyage initiatique en Nouvelle-Zélande et découvre les joies du road-trip et du bivouac. Enfin au Mexique, elle vadrouille de Guadalajara à San Cristóbal de Las Casas, en passant par Oaxaca. Bien que séduite par la langue hispanique et la proximité du continent sud-américain, elle rêve d’Himalaya. D’heureux hasards en coups de tête, elle se retrouve à l’extrême nord de l’Inde, au Ladakh. Devant la beauté de ce désert d’altitude surnommé le ? Petit Tibet », elle est frappée d’un coup de foudre immédiat. Elle se plonge dans les grands récits d’aventure et fait sien le mantra d’Alexandra David-Néel : ? Marche comme ton cœur te mène et selon le regard de tes yeux. »
Au terme de ce long voyage en solitaire, la fascination exercée sur elle par le sous-continent décide Sophie Squillace à s’installer à New Delhi. Vivre sur place devient une autre manière de voyager et de s’immerger dans la culture locale. Elle travaille plusieurs années à l’organisation de trekkings dans l’Himalaya. Chaque été, elle quitte la fournaise de la capitale indienne pour accueillir les randonneurs à Leh, au Ladakh. Elle y croise un jour François Combes, qui accompagne des motards intrépides sur les plus hautes routes du monde. Une idylle se noue, un destin se dessine, à deux. Prendre l’air devient leur métier. Après un millier d’heures passées sur la selle passager, de l’Himalaya au Kerala, du Rajasthan à Katmandou, Sophie goûte enfin aux joies du pilotage, au motif de savoir conduire leur moto si jamais son pilote se casse une jambe : ? Ça peut toujours servir ! »
En 2014, Sophie Squillace s’installe avec François dans une yourte des faubourgs d’Oulan-Bator en Mongolie, et organise des randonnées à cheval pour une agence de voyages locale. Un trek à pied dans le Zavkhan et les steppes infinies de Mongolie décuple ses envies de liberté. L’opportunité d’une mission pour un guide de voyage spécialisé dans le tourisme responsable en Asie marque un tournant dans sa carrière professionnelle. Elle devient rédactrice indépendante pour différents médias en ligne et découvre le plaisir de prolonger le voyage par l’écriture.
De 2014 à 2018, Sophie Squillace embrasse la vie nomade avec François au gré des saisons et des pays, toujours en deux-roues. La moto devient un équilibre, un mode de vie, le meilleur moyen de s’échapper et d’aller vers l’autre. Ils vivent entre New Delhi, Katmandou, Colombo, Chiang Mai et Ubud avant de poser pour la première fois le pied sur le continent africain en 2018. De longues traversées à moto entre la Mongolie et le Kirghizistan, ou encore le Rwanda et l’Afrique du Sud lui donnent toujours plus envie de prendre la route.
Pendant l’hiver 2019, lors d’une expédition en side-car dans le nord de la Mongolie, sur le lac Khövsgöl gelé, Sophie Squillace rencontre Laurent Bonnet, graphiste et illustrateur. Ensemble, ils réalisent leur premier carnet de voyage, sélectionné au Rendez-Vous du carnet de voyage de Clermont-Ferrand en novembre 2019. Depuis, l’envie d’écrire s’impose comme une route parallèle à ses voyages.