Magadan (Russie)
Année 2005
© Valérie François
Née à Kôbe, au Japon, en 1972, Géraldine Bérard grandit en Avignon dans la maison familiale, port d’attache séculaire de générations de voyageurs. Elle passe son enfance et son adolescence à rêver, fouillant dans les malles déposées par ses ancêtres au gré de leurs allées et venues, feuilletant des livres ou des écrits en langues variées et inconnues, écoutant ses parents lui raconter les pays où ils ont vécu – son père en Russie au milieu des années 1960 et sa mère avec son propre père attaché militaire en 1956-1957.
Son bac en poche, elle n’a aucune idée de ce qu’elle veut faire ? quand elle sera grande » mais elle a une certitude : elle doit voir le monde. Après une année sabbatique, elle s’inscrit aux Langues O à Paris. Parmi toutes les langues qui s’offrent à elle, elle choisit le russe : pourquoi pas ?
À l’été 1995, elle passe deux mois à Saint-Pétersbourg, puis un an en 1997-1998, dans le cadre de sa licence de langue. Depuis, dès que l’occasion se présente, pour quelques semaines ou plusieurs mois, entre deux missions d’intérim, elle s’évade, seule ou avec des amis, vers l’Europe, l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud. De mai à août 2005, elle parcourt avec Valérie François les confins de l’Extrême-Orient russe, de Iakoutsk à Magadan par la route de la Kolyma, pour réaliser des portraits de femmes. Au printemps 2009, les deux reporters sont parties retrouver les figures qui avaient marqué leur projet ? Regards de femmes », pour enrichir les portraits qu’elles avaient faits d’elles.
Géraldine Bérard ayant signé à 35 ans son premier CDI et s’étant installée avec son ami à Marseille, on pouvait penser qu’elle avait fini de bouger. Pas encore. Elle voudrait aussi faire le pèlerinage de Compostelle, traverser l’Atlantique en cargo pour perfectionner son tango à Buenos Aires, voir Bénarès, la fête des couleurs et des lumières en Inde, ? revoir » Kôbe, mieux connaître la France? Bref, elle n’a pas fini de rêver !