Méharée dans le massif dunaire de Ouarâne – Nord-Est (Mauritanie)
Année 2007
© Witold Kubek/France 5
Né à Dijon en 1966, Régis Belleville a été sous-officier dans l’armée de l’air de 1986 à 1991, spécialisé dans l’imagerie satellitaire. Parallèlement, il a pris part à diverses missions humanitaires à destination de l’Afrique de l’Ouest. Au sortir de l’armée, après s’être spécialisé dans la physiologie végétale en tant que technicien à l’université de Nancy, il a profité de congés sans solde pour approfondir l’orpaillage traditionnel au Mali. En 1998, il décide de se confronter aux zones hyperarides et apprend patiemment le métier de chamelier auprès des nomades et des unités méharistes sahariennes. En 2002, il parcourt à pied avec son ami mauritanien Taha et huit dromadaires 1 137 km en autonomie complète, entre Chinguetti (Mauritanie) et Tombouctou (Mali). Ainsi, les deux voyageurs réussissent la plus longue traversée sans puits de la plus vaste région hyperaride saharienne, la Majâbat al-Koubrâ qui avait tant fasciné Théodore Monod, et entrent dans les annales de l’histoire de ce désert.
Au-delà de ces ? méharées hauturières », la rencontre avec les peuples nomades, le contact avec un biotope extrême et la soif de l’inconnu motivent et fascinent Régis Belleville. Sa démarche s’inscrit également dans l’esprit des explorateurs méharistes des siècles passés : celle de l’observation scientifique pluridisciplinaire. Lors de ses marches sahariennes, il œuvre pour des laboratoires de recherche. Il observe, collecte, expérimente dans des domaines aussi divers que la botanique, la biologie animale, la minéralogie, la climatologie ou la préhistoire. Il est ainsi à l’origine de la découverte de 126 espèces de bactéries extrémophiles vivant dans le sable, qui serviront peut-être à produire les molécules pharmacologiques dont l’homme aura besoin dans sa lutte permanente contre les agents pathogènes.
En 2006, lors de sa traversée ouest-est du Sahara à hauteur du 20e parallèle, il subit une déshydratation sévère, à la limite de la confusion mentale, qui le conduit à arrêter son périple après cinq mois de marche et 4 000 km parcourus de la côte atlantique jusqu’au cœur du Ténéré. Depuis cette expérience qui aurait pu lui être fatale, il permet aux scientifiques, par divers protocoles qui repoussent ses limites physiologiques et psychologiques, d’approfondir leurs connaissances sur la résistance humaine à la déshydratation, à la chaleur et à la solitude.
Régis Belleville est membre de l’amicale des Sahariens La Rahla et siège au comité directeur de la Société des explorateurs français. Loin des cartes postales, c’est ? son désert », celui où il a vécu, souffert et laissé une partie de lui-même, qu’il partage dans ses ouvrages et ses documentaires, un désert qui, comme un miroir, renvoie l’être humain à sa force et à ses faiblesses.
Régis Belleville vit dans la périphérie de Dijon avec , qui l’a accompagné en Mauritanie, et leur fils né en 2007.