Au mont Shasta, dans la chaîne des Cascades – Californie (États-Unis)
Année 2021
© Erin Redding
Né à Beverley (Yorkshire), au Royaume-Uni, en 1955, Adrian Crane grandit dans le Lake District, en Cumbrie, au nord-ouest du pays. Dans cette région de lacs et de montagnes, il découvre, avec ses frères – la famille compte sept enfants –, les joies de la vie au grand air et apprend à en profiter par tous les temps. Grimpeurs passionnés à l’époque où Britanniques et Européens s’aventurent pour la première fois sur les sommets de plus de 8 000 mètres de l’Himalaya, son père et son oncle nourrissent, à travers leurs histoires, son goût pour l’aventure, les efforts héroïques et les destinations dépaysantes. À 15 ans, l’adolescent accompagne son père et son oncle dans une randonnée hivernale en Écosse où il éprouve l’âpreté, la rudesse de la montagne, mais surtout le bonheur et la joie qu’elle peut procurer.
Après des études universitaires à Durham et à Londres, Adrian Crane obtient un diplôme de commerce. Sans perdre de vue l’aventure, il s’engage dans la voie nouvelle de l’informatique et ne tarde pas à trouver un emploi en Arabie Saoudite – déjà tout un programme ! –, où il travaille deux ans et rencontre sa future épouse, Karen, originaire de Californie. Dans son esprit, la Californie est exotique et lointaine. Lorsque Karen y retourne, il l’accompagne avec joie.
Lors d’un voyage à Londres, Adrian Crane retrouve son frère Richard Crane, avec lequel il planifie ne dernière grande aventure avant que chacun ne soit absorbé par sa vie professionnelle et familiale. Cette grande aventure sera un trail : courir l’Himalaya. À l’été de 1983, les deux frères s’élancent de Darjeeling, en Inde. Ils se sont donné cent jours pour traverser l’Himalaya d’est en ouest sur 3 200 kilomètres, jusqu’à Rawalpindi, au Pakistan, à travers le Népal. L’épisode est malheureusement trop heureux, Adrian découvrant à cette occasion que tout est possible ! Et au lieu d’être la dernière grande aventure de sa vie, ? courir l’Himalaya » devient le point de départ de quantité d’autres. Ce raid est salué par les médias comme l’un des premiers événements d’endurance caritatifs de collecte de fonds et a permis de soutenir les communautés locales en difficulté.
De retour en Californie, Adrian Crane épouse Karen, dont il aura deux fils. Devenus adultes, ceux-ci se lanceront aussi dans de nombreuses aventures, tandis que leur père multiplie les ultra-marathons et fait de la course un entraînement quotidien pour d’autres disciplines : l’alpinisme, le cyclisme, les trails, etc.
En 1986, Adrian Crane établit le record de la plus haute randonnée à vélo en pédalant à 6 263 mètres d’altitude, au sommet du Chimborazo (Équateur). Entreprise qui lui permet d’entrer dans le Livre Guinness des records. Les nouveaux défis ne manquent pas, parmi lesquels il choisit de gravir les points culminants de tous les États des États-Unis (50HP) et les 54 sommets de plus de 14 000 pieds (4 300 mètres) du Colorado (The Colorado 14ers). Le 19 février 1995, il dévale les pentes de l’Aconcagua, du sommet à 6 962 mètres jusqu’au Pacifique, à 250 kilomètres de distance. Accompagné de son ami Brian Sarvis, résidant comme lui à Modesto (Californie), il lui faudra moins de vingt-quatre heures pour atteindre l’océan à la seule force de ses mollets !
Adrian Crane termine sa carrière professionnelle dans l’informatique. Témoin de l’évolution du secteur sur un demi-siècle – du passage des cartes perforées aux pages web et à l’intelligence artificielle –, il continue de voyager, d’écrire et d’intervenir en tant que conseiller et référent dans de grandes manifestations et de grands défis sportifs. Il court, grimpe, pédale, pagaie et encourage les autres à faire de même, convaincu que se frotter au monde et à la nature est essentiel pour mener une vie équilibrée.