Vat Xiengkhouanne, route de Thadeua – Vientiane (Laos)
Année 2009
© Bouavanh Soukhavongsa
Née à Garlan en 1945, Marie-Claire Jacq passe ses premières années dans ce petit village du nord de la Bretagne. De son enfance dans la ferme familiale lui est resté le goût de la nature, de l’espace et de la liberté. Ses parents viennent s’installer à Morlaix, quand, âgée de 10 ans, elle entre en sixième au lycée. Elle aime particulièrement lire ce qui la fait rêver à d’autres horizons : du petit Apoutsiak de Paul-Émile Victor aux exploits de Roald Amundsen et de Robert Falcon Scott en passant par les œuvres de Jack London, James Oliver Curwood, Roger Frison-Roche? À l’adolescence, la découverte de la Chine à travers les romans de Pearl Buck et de Han Suyin éveille sa curiosité : en 1960, ce pays paraît très lointain et mystérieux. Elle a 16 ans quand sa passion pour la langue et la civilisation allemandes la pousse à faire un voyage dans le Harz, en République démocratique, alors sous influence soviétique. Les deux années suivantes, elle fait des séjours en Allemagne de l’Ouest à Münster chez une amie, voyage en Bavière et aux Pays-Bas, puis séjourne dans une famille ouvrière à Erfurt en RDA.
Au cours de sa deuxième année d’études à Rennes, Marie-Claire Jacq fait la connaissance d’un petit groupe d’étudiants laotiens. Elle épouse l’un d’eux et, en août 1967, rejoint son mari au Laos, pays déchiré par une guerre civile opposant les communistes laotiens au gouvernement neutraliste. Elle y vit au sein de sa famille, enseigne le français et l’histoire-géographie à l’École normale de Vientiane, la capitale. Elle apprend la langue lao au contact de la mère de son mari, de ses jeunes frères et sœur qui ne parlent pas français et s’initie aux traditions et coutumes. Elle retourne en France passer ses vacances d’été après trois années d’absence. Une mutation de son mari la conduit à Luang Prabang qui est bombardée par les communistes. La famille revient à Vientiane où elle demeure jusqu’en 1975, année de la prise du pouvoir par les communistes à Phnom Penh, Saigon et Vientiane. C’est le début de l’exode. Accompagnée de ses trois enfants, elle quitte le Laos en juillet, son mari la rejoindra en décembre.
Son métier d’enseignante amène Marie-Claire Jacq à Morlaix dans une ? école ouverte » qui prône une pédagogie nouvelle. À 50 ans, elle anticipe sa retraite et consacre ses loisirs à l’apprentissage du breton, la langue de ses parents, participe à la traduction de livres et écrit des contes inspirés par l’Asie pour ses petits-enfants. La fréquentation d’un atelier d’écriture l’aide à réaliser le projet d’un récit des années vécues au Laos et, bien sûr, les voyages font toujours partie de sa vie.