Visa pour l’image, Perpignan – Pyrénées-Orientales (France)
Année 2011
© Rémy Cortin
Né à Marseille en 1963, Éric Lobo quitte la Provence en 1983 après sa prépa HEC, pour intégrer à Paris l’Institut supérieur de gestion. Passionné depuis son plus jeune âge par le dessin et la peinture, il abandonne peu à peu pinceaux, fusains et peinture à l’huile au profit d’un autre mode de communication : la photographie.
Dès 1986, Éric Lobo rejoint des sociétés parisiennes de premier plan dans le secteur de l’immobilier d’entreprise, en tant que consultant, directeur commercial et président de filiale. Concomitamment, ce passionné de photographie parcourt le monde depuis les années 1980. Son travail photographique est publié dans la presse (Paris-Match, Libération, GEO, etc.). Ses photographies à caractère ethnologique sont aussi utilisées dans la publicité et ses photographies d’architecture illustrent les rapports annuels de sociétés financières cotées.
Éric Lobo est l’auteur de nombreux ouvrages ethnophotographiques. De 1988 à 2002, son travail concerne les minorités d’Asie et le Tibet : déploiements des grands thangka du Tibet, fêtes lamaïques du Monlam Chen-mo, fêtes des mille lumières au Jokhang, fête de tsechu à Samye, pasteurs nomades du Byang-Thang, femmes ? girafes » des Padaung, Intha et tribus des montagnes shan, lieux de culte de Po-Wantaung Hill (XIe siècle) et Than-Boat-Day (XVIIIe siècle) où siègent un million de bouddhas en pierre, rocher doré de Kyaik-Hti-Yo, Bagan et ses milliers de pagodes, ? bûcheron-plongeur du lac Nam Ngun, temples montagnes d’Angkor Vat, danses et transes des chamans mentawai, jungles épaisses de l’Irian Jaya, fêtes d’? initiation » chez les Yali, chasse avec les Papous korowai, etc. Autant de moments, de couleurs et d’émotions recueillies par le voyageur tout au long de ses nombreux voyages en Asie qui, des hauts plateaux himalayens à la jungle gorgée d’eaux des basses terres de la Papouasie, lui ont permis d’approcher les cultures les plus diverses.
À l’apparition du phénomène climatique ? el Niño », Éric Lobo doit changer les plans de son projet sur les Papous tailleurs de pierre en Irian Jaya. En 1996, il fait la rencontre de l’intellectuel cubain Chinolope, avec qui il produit quatre ouvrages sur Cuba. Son amitié avec Miguel Barnet, Eusebio Léal, Compay Segundo, Rubén Gonzales, Ibrahim Ferrer et Tata Güines lui a permis de bien comprendre le sujet complexe du métissage à Cuba, sous son triple aspect : culturel, musical et religieux.
La double vie qu’Éric Lobo mène depuis vingt-cinq ans s’arrête avec la crise financière de 2008, qui met un terme à son activité dans le secteur immobilier. En avril 2010, il se lance corps et âme dans un tour du monde en Harley-Davidson Road King Police, la plus imposante des motos de la marque américaine. Parti sans carte ni GPS, c’est grâce aux conseils des bikers rencontrés en chemin qu’il traverse l’intégralité de l’Eurasie puis de l’Amérique du Nord, en sept mois et 36 000 kilomètres.
Cinq ans après son premier tour du monde à moto, qu’il a effectué en 2010, Éric Lobo s’est lancé dans une nouvelle aventure : un voyage aux confins de l’hémisphère boréal, au Canada, qui l’a conduit, lui et sa Harley-Davidson – modèle Dyna Street Bob –, à travers le Caucase, l’Altaï et le Kamtchatka, jusqu’à la banquise de l’océan Glacial Arctique.