Palais national, Barcelone – Catalogne (Espagne)
Année 2013
© Florian Das Neves
Né à Clermont-Ferrand en 1991, Thomas Fraisse passe son enfance dans le Cantal, auquel il reste attaché. Particulièrement à l’Artense, au ? pays de pierres » qui, par ses paysages rudes et minéraux, lui a appris que la vraie noblesse est la simplicité et l’humilité, que bien des choses, dans le monde et entre les êtres, se passent de mots.
Thomas Fraisse effectue tout d’abord une première année de droit, avant de se réorienter vers des études de philosophie en Sorbonne, où il a obtenu un master 2. Son attrait pour cette discipline se double très vite d’un vif intérêt pour la poésie qui prend, pour lui, des résonances éthiques, cette parole étant une parole en fait impossible, ne s’autorisant que des mots nécessaires et des sujets essentiels. Il en écrit, depuis, régulièrement. Son parcours a été marqué par plusieurs penseurs, dont le premier fut, sans doute, Henri Grouès dit l’abbé Pierre, qui l’inspire par sa parole proprement poétique et son action. À ses yeux en effet, l’écriture et la poésie ne suffisent pas. Mais comment agir, quand on ne peut, légitimement, organiser des actions d’envergure ? C’est l’idée de la ? micro-résistance » qui lui fournit une réponse.
Ainsi, Thomas Fraisse fonde en 2013 l’association L’Oasis d’à côté. Cette création est motivée par deux penseurs : Gilles Deleuze, pour ce qui est de l’action réduite, de la ? micro-résistance » ; Antoine de Saint Exupéry, pour sa philosophie de l’oasis et, entre les lignes, sa pensée de la ? résistance par l’oasis ». Dans cette optique, l’association a pour but d’inviter chacun à se constituer en centre de responsabilité, d’inviter chaque femme et chaque homme à prendre conscience de sa noblesse et de sa dignité, partant, de celle de l’autre. Elle prend aussi pour source d’inspiration des penseurs comme Pierre Rabhi ou l’Américain Hunter ? Patch » Adams. Elle a en outre pour objectif d’organiser dans le Cantal un festival orienté vers la poésie, mise en rapport avec les autres arts, appelé ? C. Mouvoir », ainsi que des actions auprès des établissements scolaires pour permettre la rencontre des plus jeunes avec la poésie, enfin, des actions favorisant l’entraide et la solidarité. En bref, d’organiser une ? résistance par l’oasis » et d’inviter chacun à faire de même.
En mars 2014, Thomas Fraisse, désireux d’appliquer les valeurs d’engagement prônées par Saint Exupéry, a été élu conseiller municipal chargé des affaires culturelles de Champs-sur-Tarentaine, le village de son enfance dans le Cantal. Depuis 2020, il est conseiller principal d’éducation dans un établissement scolaire du XIIIe arrondissement de Paris.