Palais de Batusangkar, pays minangkabau – Sumatra (Indonésie)
Année 2007
© Jocelyne Perrot-Figueras
Né à Marseille en 1950, Raymond Figueras a un parcours qui, d’emblée, le place sous le signe du voyage. Sa vie est en effet jalonnée d’incessants déménagements : il passe son enfance à Paris et dans sa région – l’île Sainte-Catherine à Créteil et des voyages en radeau sur la Marne marquent son éveil à l’aventure – avant de partir pour la Bretagne au début des années 1960. À sa majorité, après avoir tenté des études de médecine à Rennes et touché à de multiples métiers (menuisier, pêcheur, employé en neuropsychiatrie?), il entreprend une formation d’éducateur spécialisé à Saint-Brieuc, une fonction qu’il exerce pendant plus de vingt-cinq ans à Tahiti et à la Réunion. Outre-mer, il se remet aux études universitaires, obtient une licence et une maîtrise d’ethnologie, un DEA et un doctorat d’anthropologie. Pendant une dizaine d’années, il intervient ensuite comme directeur de recherche et de formation dans une association de développement social à la Réunion et à l’île Maurice.
Entre-temps, plus de quarante années de pérégrinations, le plus souvent en compagnie de sa femme, le conduisent à travers de nombreux pays d’Europe, d’Amérique latine, d’Asie du Sud-Est, d’Océanie et dans bien d’autres endroits du monde (Algérie, Madagascar, Yémen, Zimbabwe?), de l’île de Pâques au Cachemire, de Rodrigues à la Nouvelle-Zélande, des Moluques au Sichuan?
Son dernier coup de cœur est sa rencontre en 2006 avec le peuple mentawai de l’île de Siberut, à l’ouest de Sumatra, un retour aux îles qu’il affectionne. Baigné de littérature de voyage et de récits ethnographiques, il s’imagine alors revenu au temps des Immémoriaux de Segalen, au temps de la parole indigène (qu’il s’est efforcé de comprendre). Aussi séjourne-t-il ensuite à cinq reprises dans cette île peuplée, dit-on, d’hommes-fleurs. Il l’explore à pied et en pirogue, en particulier au cours de deux expéditions menées le long des côtes nord et ouest et dans le centre de la forêt primaire. Il poursuit en outre une étude anthropologique de trois mois dans le cadre du Siberut Conservation Project, un projet d’étude et de protection des quatre espèces endémiques de singes en lien avec des actions de développement social.