Renne au Spitzberg
On estime à 10 000 ou 12 000 le nombre de rennes qui vivent dans l’archipel. Localisés autour des zones de toundra, ils ne se regroupent jamais en nombre et n’effectuent pas de migration, contrairement aux rennes continentaux. Les populations sont fragmentées en raison des calottes glaciaires qui ne peuvent être traversées. Après avoir disparu de la région de Ny-Ålesund à cause d’une chasse excessive, l’espèce fut réintroduite avec succès. Mais le sol est si ingrat qu’il ne peut accueillir simultanément que de petites hardes : souvent une ou deux femelles avec des jeunes. Les mâles peuvent vivre seuls, à deux ou à trois. Les rennes, particulièrement rustiques, sont capables de tirer parti d’à peu près tous les végétaux, graminées, saules, mousses et lichens, néanmoins un enneigement abondant limite leur accès à la nourriture. Ainsi, s’ils pèsent de soixante à quatre-vingt-dix kilogrammes à la fin de l’été, ils peuvent perdre jusqu’au tiers de leur poids au cours de l’hiver.
Le rythme de croissance des bois s’accorde de manière étonnante avec les impératifs de survie de l’espèce. Les bois des mâles commencent à pousser au début du printemps et tombent en novembre après le rut. Les femelles – le renne étant le seul cervidé dont la femelle possède une ramure – voient leurs bois se développer dans le courant de l’été, puis tomber au printemps. De la sorte, elles peuvent défendre contre les mâles les terrains de pâture dégagés en hiver pour les réserver aux jeunes. Le renne du Spitzberg est une espèce endémique, un peu plus trapu que son cousin de Laponie ; il a été découvert par les premiers explorateurs qui l’ont apprécié pour sa chair. Rappelons que les termes de renne et de caribou désignent le même animal, le premier s’appliquant aux sous-espèces eurasiatiques (sauvages ou domestiques), le second aux populations sauvages d’Amérique du Nord. Les nuées de moustiques qui assaillent les rennes continentaux épargnent les populations du Spitzberg en raison des températures estivales trop fraîches. Le moustique est présent, mais rare et peu actif.
Par Emmanuel Hussenet
Texte extrait du livre : Spitzberg, Visions d’un baladin des glaces
En savoir davantage sur : Emmanuel Hussenet
Le rythme de croissance des bois s’accorde de manière étonnante avec les impératifs de survie de l’espèce. Les bois des mâles commencent à pousser au début du printemps et tombent en novembre après le rut. Les femelles – le renne étant le seul cervidé dont la femelle possède une ramure – voient leurs bois se développer dans le courant de l’été, puis tomber au printemps. De la sorte, elles peuvent défendre contre les mâles les terrains de pâture dégagés en hiver pour les réserver aux jeunes. Le renne du Spitzberg est une espèce endémique, un peu plus trapu que son cousin de Laponie ; il a été découvert par les premiers explorateurs qui l’ont apprécié pour sa chair. Rappelons que les termes de renne et de caribou désignent le même animal, le premier s’appliquant aux sous-espèces eurasiatiques (sauvages ou domestiques), le second aux populations sauvages d’Amérique du Nord. Les nuées de moustiques qui assaillent les rennes continentaux épargnent les populations du Spitzberg en raison des températures estivales trop fraîches. Le moustique est présent, mais rare et peu actif.
Par Emmanuel Hussenet
Texte extrait du livre : Spitzberg, Visions d’un baladin des glaces
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