Langar – vallée du Wakhan (Tadjikistan)
Année 2011
© Richard Valverde
Né à Melun en 1981, Benjamin Valverde grandit dans la fascination des cartes du monde qu’il lit comme des billets pour l’aventure. Il se détourne d’une classe préparatoire littéraire qui l’éloigne trop de ses rêves d’évasion pour préférer les bancs de l’Institut de géographie de la rue Saint-Jacques à Paris. En 2001, il part à Madagascar avec Thomas Honoré pour s’immerger pendant trois mois dans le quotidien des Antandroy, tribu isolée à l’extrême sud de l’île. Il publie ses reportages dans plusieurs magazines, décroche le prix du Festival Off du photoreportage de Perpignan en 2003 et cosigne Madagascar – Antandroy, Mystère d’un peuple aux éditions Carambole. Il retourne ensuite sur l’île Rouge pour son mémoire de maîtrise sur la crise politique malgache qui déchire le pays et collabore avec Libération et Le Figaro, avant d’être lauréat en 2005 du prix Paris-Match du photoreportage étudiant pour son travail sur un asile psychiatrique à Tuléar.
Benjamin Valverde s’intéresse ensuite à l’Asie et découvre le royaume du Cambodge, où il collabore au journal Cambodge Soir et obtient en 2006 le prix vidéo du concours François-Chalais du jeune reporter pour un travail sur les familles khmères de la décharge de Phnom Penh. Formé au journalisme à l’Institut français de presse, il travaille ensuite plusieurs années comme reporter d’images pour différentes chaînes et voyage dès qu’il peut pour contenter sa quête d’aventure.
Dans la course effrénée et quotidienne qu’il livre derrière le temps et l’information, Benjamin Valverde mûrit une certitude : l’homme doit redécouvrir la lenteur pour apprendre le monde. Aussi, avec sa compagne Émilie Vincendeau, enfourche-t-il bientôt son vélo pour aller saisir un rêve d’enfant tapi sur la ligne d’horizon, dans les recoins du monde. C’est ainsi que, pendant deux ans, d’avril 2010 à mai 2012, il parcourt une route initiatique tissée de rencontres, de liberté, de dénuement et d’humilité. L’Europe, le Proche-Orient, l’Océanie, l’Asie du Sud-Est, l’ouest de la Chine, l’Asie centrale, le Caucase? Deux années passées à ouvrir les yeux sur le quotidien d’un monde à la beauté insoupçonnée.
Benjamin Valverde redessine par son voyage les cartes qui reflétaient l’inconnu à ses yeux d’enfant, éprouve physiquement la géographie qu’il avait étudiée avec passion. Lorsque, au cours de l’aventure, le voyageur apprend le décès de sa mère, il lui faut pédaler toujours plus loin, se hisser sur les hauts cols himalayens et braver les plus vastes déserts du globe pour parvenir à disperser les scories de son âme.
Vingt-six mille kilomètres plus tard, Benjamin Valverde et Émilie Vincendeau posent le pied à terre pour donner naissance à Éliette, puis à une petite Lison. Ils installent – l’un est devenu élagueur, l’autre infirmière – leur famille dans les Pyrénées ariégeoises, à proximité de Foix, pour vivre la vie avec un regard neuf, une vie qu’ils abordent désormais comme un voyage à part entière, un nomadisme temporel. Mais les cartes du monde ne sont pas rangées bien loin?