Désert du Sinaï (Égypte)
Année 2005
© Mark Little
Née à Bourges en 1966, Laurence Lagny fréquente la péninsule sinaïtique depuis quinze ans, pour l’immersion dans les eaux de la mer Rouge – où elle totalise mille plongées –, l’observation de la faune sous-marine, les méharées à travers les étranges massifs gréseux et le séjour dans les oasis de palmiers dattiers.
C’est en 1988 qu’elle met pour la première fois la tête sous les eaux de Sharm el-Sheikh, la station balnéaire naissante du Sinaï, où elle guide des groupes touristiques. Peu à peu, le contraste entre l’aridité du désert et la vie exubérante des fonds coralliens, le soleil en abondance, la douceur de vivre de ce qui allait devenir La Mecque des plongeurs du monde entier, la simplicité du mode de vie bédouin vont s’imposer à elle.
Son zèle photographique y devient l’auxiliaire d’investigations scientifiques. Conjuguant le souci pédagogique dont elle témoigne dans ses stages de formation, elle accompagne là-bas des groupes en mer et, sitôt que son activité lui en laisse le loisir, plonge à nouveau, non pas dans une quête vaine et dangereuse de l’ivresse des profondeurs, mais dans une véritable entreprise d’observation et de compréhension des milieux coralliens, qu’elle a prolongée dans les Caraïbes, aux Seychelles et en Australie.
À mesure que s’est développé le tourisme balnéaire sur la côte du golfe d’Aqaba, Laurence Lagny s’est aussi intéressée aux oueds de l’intérieur qui, loin du monastère de Sainte-Catherine et du mont Moïse, retracent l’histoire de ce morceau d’Afrique emporté par la plaque asiatique, le Sinaï, lieu de l’exode biblique devenu pour elle à la fois terre et mer promises.
Soutenir le regard de la murène, danser avec les carangues ou camper sous les étoiles du désert, autant d’expériences que la vidéaste désormais a à cœur de renouveler plusieurs fois par an, depuis le Yorkshire où elle vit et élève ses fils Gabriel, né en 2006, et Léo, né en 2009.