Né dans la région de Smolensk, sous l’Empire russe, en 1839, Nikolaï Prjevalski est issu d’un père officier peu fortuné mais descendant d’un cosaque anobli par le roi et d’une mère issue d’une famille de propriétaires terriens. Il n’apprécie pas vraiment l’école et n’aspire qu’à retrouver les mois d’été où il peut pratiquer la chasse avec son oncle. En 1855, il s’engage dans l’armée et en 1861 il est admis sur concours dans une académie militaire de Saint-Pétersbourg. Il y passe deux années à étudier les sciences militaires et naturelles et rédige une dissertation intitulée ? Étude militaire et statistique de la région de l’Amour » qui connaît un succès en dehors des murs de l’Académie et lui vaut son admission à la Société impériale de géographie. En 1865, il enseigne l’histoire et la géographie dans un collège militaire de Varsovie et, en novembre 1866, il est envoyé vers Irkoutsk en Sibérie orientale pour une première mission militaire.
Nikolaï Prjevalski mène alors cinq expéditions d’envergure qui le conduisent successivement vers l’Oussouri (1867-1869), en Mongolie (1871-1873), en Dzoungarie (1876-1878), au Tibet (1879-1880), aux sources du fleuve Jaune et dans le désert du Taklamakan (1883-1885). Dans les steppes, les déserts et les montagnes d’Asie centrale et de Haute-Asie, il parcourt plus de 31 000 kilomètres à travers un territoire qui s’étend du méridien de Pékin à celui de Kachgar, et du parallèle de l’Altaï russe à celui du haut plateau tibétain. Il cartographie des contrées jamais foulées auparavant par un Européen et participe, ce faisant, à la gigantesque entreprise de conquête et de colonisation menée dans ces confins par la Russie durant la seconde moitié du XIXe siècle. Son travail d’exploration lui ayant valu en 1869 la médaille d’argent Constantin de la Société impériale de géographie, il en publie en 1870 le compte rendu sous le titre Voyages dans la région de l’Oussouri. En 1880, il fait l’acquisition d’un domaine près de Smolensk, qu’il dédie à la chasse. Il s’y installe réellement à partir de 1886, quoique son obsession d’atteindre Lhassa ne l’ait pas quitté. Il envisage donc une ultime expédition mais, lors d’un voyage de chasse dans une région kirghize touchée par la typhoïde, il boit imprudemment l’eau d’une rivière et tombe malade. Après trois jours de route, il est hospitalisé et meurt en 1888. Il est enterré sur les rives du lac Issyk-koul.