GĂ©rard Busquet

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Sur la terrasse d’un appartement à Patan – Katmandou (NĂ©pal)
Année 2013
© Carisse Busquet
Ancien galeriste, journaliste-reporter et correspondant de presse. Vit dans le sous-continent indien depuis les annĂ©es 1960.

NĂ© à Enghien-les-Bains en 1937, GĂ©rard Busquet a Ă©tĂ© dès son enfance attirĂ© par les rĂ©cits de voyage, et particulièrement par ceux qui se rapportaient à l’Inde. Son premier grand pĂ©riple en dehors de l’Europe remonte à 1957, date à laquelle il entreprend un tour du Moyen-Orient en stop, à l’Ă©poque de la guerre d’AlgĂ©rie oĂą les sentiments antifrançais rendaient tout voyage en Turquie, en Iran et en Irak quelque peu inconfortable et mouvementĂ©. L’annĂ©e suivante, il part en stop jusqu’en Inde en compagnie de Gilles Caron, le cĂ©lèbre photographe tragiquement disparu au Cambodge. C’est à l’occasion de ce voyage qu’il dĂ©couvre avec Ă©merveillement le sous-continent indien, dix ans après la naissance de l’Inde et du Pakistan. À cette Ă©poque, ces deux pays Ă©taient encore des sociĂ©tĂ©s très rurales, sans vĂ©ritables routes, ni infrastructure touristique, mais avec une qualitĂ© d’accueil exceptionnelle malgrĂ© le traumatisme des luttes pour l’IndĂ©pendance et les sanglants affrontements qui avaient opposĂ© hindous et musulmans en 1947. Ce voyage a marquĂ© un tournant dĂ©cisif dans sa vie. Revenu brièvement en France, il est plus dĂ©terminĂ© que jamais à repartir pour le sous-continent et à s’y Ă©tablir.

Au dĂ©but des annĂ©es 1960, GĂ©rard Busquet dĂ©cide de s’installer à Rawalpindi, petite ville de garnison du Punjab pakistanais, oĂą il s’Ă©tait fait beaucoup d’amis lors d’un premier sĂ©jour. Il y enseigne tout d’abord le français dans un lycĂ©e huppĂ©, mettant à profit ses nombreux congĂ©s pour explorer inlassablement la rĂ©gion frontalière et les hautes vallĂ©es de Swat, Chitral, Gilgit et Hunza. Puis il dirige une galerie à Rawalpindi, participant aux nombreux colloques qui rĂ©unissent les peintres abstraits renommĂ©s du Pakistan. Il collabore Ă©galement à divers quotidiens et revues pakistanais de langue anglaise pour arrondir ses fins de mois.

Trois ans plus tard, en 1965, GĂ©rard Busquet dĂ©cide de s’Ă©tablir à Dhaka, la capitale provinciale du Pakistan oriental, oĂą il comptait de nombreux amis peintres. Il y ouvre une nouvelle galerie de tableaux tout en consacrant l’essentiel de son activitĂ© à la production de films documentaires en partenariat avec un cinĂ©aste bengali. Il est prĂ©sent à Dhaka lors du dĂ©clenchement de la guerre civile en 1971, et du massacre de la population par la soldatesque pakistanaise. Il est l’un des seuls Ă©trangers à y vivre pendant toute la durĂ©e de la guerre qui fit des centaines de milliers de victimes. C’est alors qu’il est recrutĂ© comme correspondant par l’AFP. Il travaille Ă©galement pour le Daily Telegraph de Londres. Il est ainsi amenĂ© à diverses reprises à prendre contact dans les environs de Dhaka avec les maquisards bengalis qui luttent contre l’armĂ©e pakistanaise. S’il lui est facile d’Ă©tablir ces contacts, il court nĂ©anmoins de lourds risques en cas de rencontre avec les soldats punjabis ou pathans qui patrouillent rivières et canaux.

PrĂ©sent à Dhaka lors de la reddition des troupes pakistanaises, GĂ©rard Busquet assiste avec une grande Ă©motion à l’explosion de joie qu’elle provoque au sein d’une population martyrisĂ©e. Cette expĂ©rience de la guerre resserre encore les liens qui l’unissent à ses nombreux amis bengalis. Mais la pĂ©riode qui s’ensuit est pour lui, comme pour beaucoup de Bangladais, un moment de dĂ©ception en raison de l’atmosphère de corruption effrĂ©nĂ©e qui suit l’indĂ©pendance et la trahison des promesses faites par les architectes mĂŞmes de celle-ci. Il consacre de plus en plus de temps, en dehors de son mĂ©tier d’agencier, à des reportages dans les Sundarbans, les Ă®les du littoral et les collines des Chittagong Hill Tracts.

En 1975, GĂ©rard Busquet dĂ©cide finalement d’Ă©migrer à Delhi oĂą il devient correspondant du Figaro pour l’Asie du Sud. Mais la couverture des Ă©vĂ©nements politiques et Ă©conomiques de cette vaste rĂ©gion, pour aussi intĂ©ressants qu’ils soient, ne le satisfait pas. Il dĂ©sire par-dessus tout travailler sur le terrain, ĂŞtre en contact avec les millions d’Indiens humbles et anonymes qui ne figurent jamais dans les pages des journaux, sauf à l’occasion de catastrophes, connaĂ®tre d’un peu plus près leur rĂ©alitĂ©, hors de la bulle climatisĂ©e de son bureau. Après sa rencontre, en 1978 à Delhi, de Carisse, sa future femme, il dĂ©cide de s’Ă©tablir à Katmandou et de se consacrer, avec elle, traductrice, à la rĂ©daction de reportages et à l’Ă©criture de livres sur l’Asie du Sud.

GĂ©rard Busquet, qui a partagĂ© sa vie entre l’Inde, le NĂ©pal et la Provence, est dĂ©cĂ©dĂ© en 2021.

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