À bord de La V’limeuse, entre Aappilattoq et Ammassalik – côte Est (Groenland)
Année 2012
© Mariette Nodet
Postface ~ Histoire du livre :
« L’origine de ce texte est un désir d’offrande, l’offrande d’une mère à sa fille qui vient d’atteindre l’âge de s’envoler. J’ai écrit Jours blancs dans le Hardanger pour tenter de transmettre tout ce qu’une mère peut vivre et ressentir sans arriver à l’exprimer oralement, ou alors si maladroitement. Notre histoire est particulière : la vie que nous avons traversée ensemble est imprégnée par l’absence du compagnon, du père, décédé dans un accident de parapente quand notre enfant avait 4 ans.
Par la fiction, j’ai voulu placer ce sujet intimiste à distance : parler du deuil, de la parentalité, de la solitude, du lien à l’enfant si fort et si ténu à la fois, des peurs et des espoirs, des étapes de cheminement à peine perceptibles ; tout cela était plus facile à partager à travers l’histoire d’une femme d’une autre époque et d’un autre monde. Avec Magde, nous voyageons dans le massif du Hardangervidda au tournant des XIXe et XXe siècles. Nous vivons le flottement entre l’anesthésie et le réveil d’une vie dans une montagne déserte piégée par les tempêtes d’ouest et le froid des hauts plateaux. Nous pénétrons dans un pays intérieur, celui d’une femme de cet espace-temps face à la rudesse de l’existence mais aussi au cadeau qu’est son enfant. Ce livre est une offrande et dans le même temps un remerciement à celle qui a été à mes côtés durant quatorze ans dans nos jours blancs, ceux dans lesquels nous avons vacillé sans distinguer l’horizon. »
Jours blancs dans le Hardanger
(p. 155-156, Transboréal, ? Voyage en poche », 2024)