Grande voie à l’aiguillette du Vallonet – Alpes de Haute-Provence (France)
Année 2012
© Carnets d’aventures
Né à Vitry-sur-Seine en 1978, Alexis Loireau pratique l’escalade depuis sa plus tendre enfance : ses parents ne se sont-ils pas rencontrés en grimpant sur les rochers de Fontainebleau ? Durant toute sa jeunesse, c’est en famille qu’il fréquente le dimanche cette forêt et les falaises du sud de la France pendant les vacances ; il pratique en outre l’alpinisme avec ses parents durant l’été, que ce soit à Chamonix, dans le massif des Écrins ou les Pyrénées. Vers l’âge de 18 ans, il se passionne par ailleurs pour le ski de randonnée et l’escalade de cascades de glace, aussi commence-t-il à fréquenter les Alpes toute l’année. En 2000, il part marcher en Himalaya et réside pendant un mois et demi dans un village isolé de la région du Solu, où, seul Occidental au milieu des Sherpas, il se met à leur service en tant que maçon, instituteur et infirmier. Cette année-là, puis en 2002, il part aussi escalader avec ses meilleurs amis quelques-unes des plus belles montagnes de la cordillère Blanche au Pérou et de la cordillère Royale en Bolivie.
Après un stage de fin d’études de trois mois réalisé en Californie sur le phénomène climatique El Niño, Alexis Loireau est diplômé de l’École polytechnique en 2001 et poursuit ses études d’ingénieur à l’École nationale des ponts et chaussées avec l’intention de commencer sa carrière dans le domaine de la gestion de l’eau. C’est dans ce but qu’il collabore à des projets d’approvisionnement en eau potable un an en Bolivie, six mois en Australie et un an au Brésil. Ses différents séjours à l’étranger lui servent aussi de prétexte à la pratique de son activité favorite, l’escalade, successivement dans les parcs nationaux de l’Ouest américain, sur les hauteurs de La Paz, dans les environs d’Adelaide ou au fin fond du Minas Gerais. C’est à Belo Horizonte qu’en 2007 il abandonne sa carrière d’ingénieur afin de créer avec deux associés brésiliens l’une des plus grandes salles d’escalade d’Amérique latine : Rokaz.
En 2008, Alexis Loireau s’éclipse un mois de la gestion de cette salle pour gravir les big walls les plus célèbres du Yosemite. En 2009, il se présente en France au probatoire pour devenir guide de haute montagne mais, par manque d’entraînement au Brésil, il échoue à la dernière épreuve d’escalade sur glace. En 2010, il rejoint trois mois durant Coralie Le Rasle qui traverse l’Amérique latine à vélo et en profite pour visiter les plus beaux sites d’escalade colombiens, boliviens et argentins. Il pratique aussi l’andinisme en Équateur et en Patagonie.
Rentré dans les Hautes-Alpes en 2011, après cinq années passées au Brésil, Alexis Loireau a repris avec Coralie Le Rasle la rédaction en chef du magazine Carnets d’aventures, fondé par Olivier et Johanna Nobili. S’étant fortuitement découvert atteint par un léiomyosarcome en mai 2015, il a eu la joie de connaître, alors qu’il avait épousé Coralie en septembre 2014, et quelque jours seulement après une très lourde et risquée opération chirurgicale, la naissance de leur petite Thaïs. Après s’être fort courageusement battu contre la maladie, il s’est éteint le 4 juin 2017 au Centre Léon-Bérard de Lyon qui l’avait soigné et suivi.