Sur la toundra arctique, North Slope – Alaska (États-Unis)
Année 1990
© Émeric Fisset
Né à Paris en 1962, Émeric Fisset s’est fait une spécialité des voyages en solitaire, sans liaison radio ni soutien logistique. Ce Meudonnais a pris goût à l’itinérance dès l’âge de 17 ans au sein d’Hôpital sans frontière, que ce soit auprès des réfugiés cambodgiens de Thaïlande, des Karamojong affamés d’Ouganda, à l’hôpital français de N’Djamena, au Tchad, ou à la suite du séisme d’El-Asnam, en Algérie. Après deux années comme officier parachutiste dans l’infanterie de marine, avec notamment une mission d’entraînement en jungle au Gabon, il participe à des convois humanitaires pour la Bosnie et la Lettonie.
De 1984 à 1986, Émeric Fisset marche de Paris à Rome, à travers dix-sept pays d’Europe, sur 12 500 km. Puis, en deux ans et sur 25 000 km, il pédale jusqu’au Pakistan via la péninsule Arabique, à travers treize pays du Proche- et du Moyen-Orient. Il entame en 1990 son premier raid en solitaire à travers l’Alaska, de la pointe Barrow, le cap le plus septentrional des États-Unis, à Cold Bay, au bout de la péninsule d’Alaska : en un an, il parcourt 3 500 km à pied, à la rame et à ski. Puis, après un raid le long de la piste Hô Chi Minh en 1992, les années 1994-1995 le voient couvrir à pied, en kayak de mer et à traîneau les 5 000 km qui séparent Seattle de Wales, au cap occidental de l’Amérique, sur le détroit de Béring. En 1999, il pagaye avec Emmanuel Hussenet le long de la côte orientale de la terre d’Ellesmere, en mémoire du médecin français Octave Pavy mort dans l’expédition américaine Greely (1881-1884).
Depuis lors, Émeric Fisset a eu l’occasion de séjourner en Amérique du Sud (principalement en Argentine auprès de Rémy Rasse et AnalÃa Rondón), dans quatre archipels de l’Atlantique (Açores, Cap-Vert, Hébrides, Saint-Pierre-et-Miquelon) et certaines îles de la Méditerranée (Capri, Chypre, Corfou, Corse, Crète, Cyclades, Éoliennes, Sicile, Sporades, Thasos), ainsi que de traverser à pied plusieurs massifs montagneux de la métropole (Cévennes, Chartreuse, Jura, Massif central, Oisans, Pyrénées, Vercors et Vosges).
À l’été 2005, Émeric Fisset et Julie Boch ont effectué la traversée pédestre de la chaîne orientale et d’une partie de la chaîne occidentale du Kamtchatka. À l’été 2006, le couple a arpenté la partie méridionale de cette péninsule, depuis le cap Lopatka. Le récit Kamtchatka, Au paradis des ours et des volcans, deux fois primé, leur a permis d’approfondir leur connaissance de cette région. À l’été 2011, ils sont repartis avec le projet de marcher des sources de l’Ob aux eaux vives de l’Ienissei, entre l’Altaï russe et le Touva. De Gorno-Altaïsk, ils ont rejoint la vallée de la Katoun, la branche principale de l’Ob, qui naît au pied du mont Bieloukha. À dix jours de marche de la capitale régionale, sur une route en construction là où ils n’attendaient qu’une piste, Julie Boch a été victime d’un accident mortel de la circulation. C’était dans le décor verdoyant des hauts de la Katoun, à l’heure méridienne, le 13 juillet 2011.
Émeric Fisset a présenté des diaporamas audiovisuels et des conférences, rédigé une vingtaine d’articles sur les nationalités et les minorités de l’ex-Union soviétique (Le Quotidien de Paris), a collaboré avec Le Spectacle du monde, Valeurs actuelles, Famille chrétienne, L’Autre Journal, Animan, GEO, La Croix, Terre sauvage et Carnets d’aventures, a entretenu des correspondances avec Europe 1 et France Info, et participé à des émissions radiophoniques notamment sur France Inter, France Culture, RFI et O’FM. Au sein de Transboréal, il dirige les collections ? Compagnons de route », ? Petite philosophie du voyage », ? Sillages » et ? Voyage en poche ».
Émeric Fisset a cofondé l’Union des éditeurs de voyage indépendants qui, avec Transboréal, fédère la revue Bouts du monde menée par William Mauxion, les éditions Elytis dirigées par Xavier Mouginet, Géorama dirigées par Didier Labouche, Ginkgo dirigées par Reynald Mongne et Intervalles dirigées par Armand de Saint-Sauveur, L’Asiathèque dirigée par Philippe Thiollier, les éditions Magellan & Cie dirigées par Marc Wiltz et Nevicata dirigées par Paul-Erik Mondron. Il s’est par ailleurs associé avec Xavier Mouginet pour créer ou recréer, respectivement en 2015, 2017 et 2020, trois librairies de voyage : La Géothèque, à Nantes, sous la gérance de Benoît Albert ; La Géosphère, à Montpellier, sous celle de Magali Brieussel ; La Géolibri, à Bordeaux, sous celle de Ludovic Iribarne.
Au solstice de l’été 2012, Émeric Fisset est parti à pied de Bray-Dunes, à la frontière belge près de Dunkerque, pour gagner le pays de Bitche, au bout de la Lorraine, avant de traverser les Vosges, le Jura, où il a séjourné chez Pierre-Marie Aubertel et Stéphane Niveau, ainsi qu’une partie des Alpes jusqu’au massif du Mont-Blanc, qu’il a dépassé à l’équinoxe d’automne.
Avec Christine Fisset, née de Chefdebien-Zagarriga, qu’il a épousée en 2014, Émeric Fisset désire désormais développer un projet à dimension à la fois environnementale et sociétale, s’inscrivant dans le champ de la bienveillance et de l’écologie, en s’alliant avec des personnes aux aptitudes complémentaires. Pour ce faire, le couple a recherché un site destiné à accueillir cinquante étudiants de septembre à mai et toute sorte d’autre public, si possible dans un cadre patrimonial. Après deux ans à l’abbaye de Bonnecombe, en Aveyron, leur choix s’est porté sur le couvent du Cénacle, à Lalouvesc, dans le Vivarais, au nord de l’Ardèche. Dans ce lieu, de pèlerinage sur les tombes de saint Jean-François Régis et de sainte Thérèse Couderc, de villégiature pour les habitants de la vallée du Rhône, sis sur un col à 1 092 mètres d’altitude, ouvrira en septembre 2024 le cursus de l’Association Propolis, qu’il préside.