Photographie sous-marine
Dès nos premières immersions, il nous est apparu que la photographie était un prolongement naturel à l’exploration subaquatique. Nous avons voulu par ce biais communiquer notre enthousiasme pour le monde sous-marin et identifier plus sûrement les espèces rencontrées. Une telle profusion de formes et de couleurs offrait, de surcroît, d’infinies sources de compositions. Notre expérience de la prise de vues, antérieure à celle de la plongée, allait ainsi s’enrichir, et notre créativité ne pouvait être que stimulée. Encore eût-il fallu maîtriser la flottabilité, se familiariser avec l’usage d’un appareil photo spécifique, conserver son calme face aux poissons, affecter même un certain détachement pour qu’ils ne prennent pas la fuite ! Autant de techniques, autant de gestes que nous avons découverts à tâtons et qui requirent plusieurs dizaines d’heures de pratique. Nous avons loué puis acheté un matériel de prise de vue simple et étanche, le Motormarine, muni uniquement d’une commande de diaphragme et d’un système de mise au point rudimentaire. Un flash à courte portée est devenu bientôt la pièce indispensable pour raviver des couleurs que l’absorption de la lumière solaire par l’eau rendait ternes. Il a pris place à côté du boîtier, pour diminuer l’effet de saupoudrage dû à la réflexion de l’éclair sur les particules en suspension. Des bonnettes de vue rapprochée et grand-angle ont complété l’ensemble. Notre équipement ainsi gréé avait l’allure d’un robot. Il s’est surtout révélé être une boîte de Pandore d’où sortaient tous les maux : images floues ou sombres, pannes à répétition, incapacité à réaliser des gros plans de poissons… Seule y demeurait l’espérance, lorsque nous parvenions à extraire au maximum deux clichés satisfaisants par pellicule. Un boîtier Nikonos acheté d’occasion, d’une meilleure qualité optique, ne nous a guère fait d’usage : l’eau s’y est vite infiltrée.
Quelques années plus tard, nous avons sacrifié nos économies pour investir dans un boîtier Nikon F-50 et un caisson en aluminium de marque Hugyfot. La publication de certaines de nos images nous encouragea à poursuivre, objectifs et boîtiers se multiplièrent. Notre équipement actuel se compose ainsi de deux caissons semblables, d’un second boîtier Nikon (F-60), ainsi que de trois objectifs : deux Nikkor 28-80 mm ouvrant à 3,5 et un Sigma 18-35 mm ouvrant à 4,5.
Pour la macrophotographie, nous vissons un filtre à quatre dioptries. Notre flash Nikon SB-105 fut bientôt accompagné d’un second, greffé pour atténuer l’ombre latérale engendrée par le premier, modeler les contours et faire vibrer les couleurs.
Quant à la pellicule photographique, nous privilégions la Kodachrome 100 ISO. La souplesse d’utilisation de l’ensemble améliora la qualité de nos images. Notre robot des débuts s’est mué en un monstre volumineux, qui nécessite un entretien fastidieux. Alors, si la photo sous-marine reste notre seconde nature de plongeurs, nous savourons aussi l’immersion mains nues, sans regard entravé, libre de tout artifice, comme à nos tout débuts.
Par Arnaud Chicurel & Laurence Lagny
Texte extrait du livre : Sinaï, Visions de plongeurs en mer Rouge
En savoir davantage sur : Arnaud Chicurel & Laurence Lagny
Quelques années plus tard, nous avons sacrifié nos économies pour investir dans un boîtier Nikon F-50 et un caisson en aluminium de marque Hugyfot. La publication de certaines de nos images nous encouragea à poursuivre, objectifs et boîtiers se multiplièrent. Notre équipement actuel se compose ainsi de deux caissons semblables, d’un second boîtier Nikon (F-60), ainsi que de trois objectifs : deux Nikkor 28-80 mm ouvrant à 3,5 et un Sigma 18-35 mm ouvrant à 4,5.
Pour la macrophotographie, nous vissons un filtre à quatre dioptries. Notre flash Nikon SB-105 fut bientôt accompagné d’un second, greffé pour atténuer l’ombre latérale engendrée par le premier, modeler les contours et faire vibrer les couleurs.
Quant à la pellicule photographique, nous privilégions la Kodachrome 100 ISO. La souplesse d’utilisation de l’ensemble améliora la qualité de nos images. Notre robot des débuts s’est mué en un monstre volumineux, qui nécessite un entretien fastidieux. Alors, si la photo sous-marine reste notre seconde nature de plongeurs, nous savourons aussi l’immersion mains nues, sans regard entravé, libre de tout artifice, comme à nos tout débuts.
Par Arnaud Chicurel & Laurence Lagny
Texte extrait du livre : Sinaï, Visions de plongeurs en mer Rouge
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