À pied jusqu’en Chine
« Pourquoi ? Pourquoi se lance-t-on dans un voyage de 10 000 kilomètres à pied ? Quel degré d’originalité, quelle vanité, quel zeste de folie faut-il pour se lever un matin et se dire : “J’irai jusqu’en Chine à pied” ? » Lassé d’une carrière insipide dans le marketing, Philippe Valéry décide de « troquer le rêve contre le voyage » afin de glaner la réponse à ces questions. L’itinéraire lui apparaît avec évidence : il suivra l’antique route de la soie, creuset d’échanges qui conserve la mémoire d’une histoire florissante. Le long de cet axe, il espère partager les valeurs humanistes de sincérité et d’amitié qui donnent le sens d’une existence. Dès ses premiers pas sur la route, chaque moment prend le relief d’une pierre précieuse, l’odeur des épices et la délicatesse d’une étoffe de soie…
Route de la soie : expression inventée par Ferdinand von Richthofen, bonimenteur allemand de la seconde moitié du XIXe siècle, géographe roublard, doté d’une imagination poétique et du sens de la formule, afin de permettre aux Occidentaux des siècles suivants de voyager par la pensée le long de ces quatre mots tout en rêvant d’étoffes chatoyantes, de tapis orientaux, de métaux coruscants, de pierres précieuses, d’épices exotiques, de courtisanes au regard étincelant ou de caravansérails peuplés d’animaux au dos gibbeux. En réalité, notre matois germain a surtout recouvert de couleurs éclatantes les sables moirés et la poussière asphyxiante de régions aux hivers glacials et aux étés suffocants, dont l’homme a durci l’axe central poudreux par de l’asphalte. Car, finalement, sur cette route aride, on ne retrouve qu’accidentellement les caravansérails et les monuments racontant la splendeur et les fastes du passé : à Gênes ou Venise, côté européen ; à Istanbul posée sur deux continents ; et, vers l’est, à Trabzon, Ispahan, Merv, Boukhara, Samarcande, Kachgar… Et ce madré géographe m’a bien fait rêver, moi aussi, avant de me faire suer. Moi aussi, je l’ai imaginée, cette route, ou plutôt l’ensemble des voies qu’ont empruntées Alexandre le Grand, Gengis Khan, Tamerlan et d’autres conquérants, destructeurs, bâtisseurs ou esthètes, suivant leurs humeurs… Ce faisceau d’échanges commerciaux créé d’abord pour satisfaire les envies des élégantes et des bellâtres de la Rome antique.
Elle était là aussi, dans mon esprit, cette route qui a évolué au fil des siècles et au gré des prospérités des cités et des États, des guerres et des pactes, des appétits, des coups d’éclat, des fourberies et des bassesses des chefs militaires. Cette route qui, aujourd’hui encore, n’en finit pas de muer pour les mêmes raisons : la politique, le commerce, le tourisme, les échanges intellectuels n’ont-ils pas été affectés dans les vingt dernières années par les mauvais tours joués au Moyen-Orient et en Asie centrale par les puissances internationales et les potentats locaux en Iran, dans l’ex-URSS ou en Afghanistan ?
J’avais certes été fasciné par les merveilles d’une exposition sur la route de la soie en 1988 à Nara, au Japon, où j’habitais alors. J’avais adoré la vie de la Suissesse Ella Maillart, racontée par ses photos et ses récits. Cadre dans une multinationale américaine, bloqué contre mon gré par mon travail en Europe et songeant aux couleurs et saveurs de l’Asie, je n’étais plus que rêvasserie et désir d’Orient. Je n’arrivais pas à faire le pas, l’immense pas qui allait relier mon esprit à la route. Et puis, un beau jour de 1998, je suis passé de l’imagination à la réalité. J’ai quitté ma ville, Marseille, pour marcher. Vers l’est. Je me donnais un an et demi à deux ans pour parcourir une dizaine de milliers de kilomètres et atteindre Kachgar, belle tapie dans son oasis chinoise à l’orée du désert du Taklamakan.
Quatorze pays et deux ans plus tard, en Afghanistan, je n’avais toujours pas atteint l’empire du Milieu, mais j’avais trouvé une certaine forme de plénitude, un idéal de relations entre les hommes. Je n’étais pas parti pour mettre juste un pied devant l’autre. Non, voyez-vous, je ne suis pas un fou de la marche, qui apporte son lot de satisfactions introspectives pour l’âme solitaire. Je suis simplement parti afin de prendre mon temps et rencontrer. Le voilà , le mot magique, mon sésame, épure dessinée par les lettres de cette simplissime phrase de Roland Barthes : « Qu’est-ce que voyager ? Rencontrer. »
Car si la route de la soie est une belle aventure, elle est aussi une route de sueur et de poussière, usante lorsque l’on avance incessamment sur du bitume, le long de voies jonchées de détritus et parcourues par des trente tonnes aux échappements nauséabonds. Mais, même près de ces axes, et plus encore dès que l’on s’envole vers les collines et les montagnes, on trouve toujours ce village perdu, niché dans le cœur autant que tapi dans ces rases montagnes, où la générosité des habitants constitue à elle seule le baume lénifiant que l’on attendait. Voilà ce que je cherchais, des valeurs de partage et d’amitié, et un peu d’ingénuité qui rendent la vie aimable. Tout isolés de notre Occident, rapide, souvent dur et coupant, ils ont su préserver, souvent sans le vouloir, cette poésie qui constitue la mélodie agréable et entraînante de notre monde : habits colorés, chapeaux et coiffes de toutes formes – turbans des mollahs iraniens, toques turkmènes, toghi carré tadjik, pacol afghan, feutre blanc des Kirghizes ou noir des Ouïgours –, cuisines savoureuses et variées, éloignées de l’uniformisation occidentale – aubergines turques, chachlik du Caucase, abgoucht (pot-au-feu persan), plov d’Asie centrale (riz agrémenté de viande d’agneau, de carottes et d’oignons finement hachés), yaourts et laits fermentés du Pamir.
Songez donc ! Quittées la France et l’Italie, où le touriste est une denrée trop commune pour qu’un voyageur à pied suscite l’intérêt des autochtones, traversée la Slovénie, il m’a fallu refuser en Croatie et en Serbie à peu près autant d’invitations à lever un verre d’alcool de prunes que j’ai dû en accepter de la part de mes hôtes, avenants imbriaques. Puis la Bulgarie. Et la Turquie, où il était impossible de dormir dehors car il y avait toujours un villageois pour vous expliquer que la misafirperverlik (hospitalité) était chose essentielle en Turquie. La Géorgie et l’Arménie, terres du Caucase où la solidarité n’est pas davantage un vain mot. Puis l’Iran, où, fidèles à la tradition musulmane, les villageois se disputaient le privilège d’accueillir un étranger. Puis le Turkménistan, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan, pays pauvres dont la richesse réside surtout dans la sensibilité de leurs habitants.
Il y a maintenant l’Afghanistan. Un Afghanistan dont je rêvais encore davantage, dont je rêvais encore en marchant. Plus qu’une entité géographique, l’Afghanistan est une idée qui frappe de plein fouet l’imagination occidentale, une manière d’incantation empreinte de mystère et d’exotisme appelant au voyage dans le temps autant que dans l’espace. Tous ceux qui ont connu l’Afghanistan ont découvert un pays fascinant qui les plongeait dans le Moyen Âge. J’étais tellement aimanté par ce nom – Afghanistan – que j’avais même accepté de faire, en ce mois de juillet 2000, deux entorses consécutives à ma règle de tracer à pied une ligne continue de Marseille jusqu’à la Chine : j’étais entré en Afghanistan en hélicoptère militaire et, arrivé près du front, à Taloqan, nous avions subi l’attaque des talibans ; aussi avais-je dû fuir en 4x4 avec des représentants de l’ONG française ACTED. Puis j’ai repris ma marche dans la vallée qui s’ouvre aujourd’hui devant moi, après Faizabad, à environ 9 000 kilomètres de mon point de départ.
Sublime Wakhan
Le 5 août 2000, je suis au sommet d’un col, à plus de 3 000 mètres, à partir duquel je vais redescendre vers Echkachem, bourgade à l’entrée du corridor du Wakhan. Depuis le col, j’aperçois pour la première fois les 7 485 mètres du mont Nauchak, point culminant de l’Afghanistan, et ses vassaux, pics dentelés qui dessinent la ligne de crêtes de l’Hindu Kush, séparant l’Afghanistan du Pakistan, vers le sud. Face à l’Hindu Kush, une deuxième barrière de rocs et de neiges éternelles : le Pamir, qui délimite la frontière entre l’Afghanistan et son voisin du nord, le Tadjikistan. Entre ces deux colosses, je devine une vallée, le corridor du Wakhan, ouverture entre ces deux bras tendus vers moi, qui s’apprêtent à me saisir, à me happer comme le font certaines fleurs carnivores attirant par leur odeur puissante des insectes enivrés venus trop près pour y résister. Ces deux bras qui vont se refermer sur moi et m’embrasser. M’embraser en tout cas. Par le baiser de la mort ou par le plaisir du voyage ? Moustique prêt à se brûler sur la lampe dont la lumière le subjugue, je vais m’enfoncer dans la région la plus reculée, la plus sauvage et la plus montagneuse de l’Afghanistan. Marco Polo y serait passé. Il mentionne le Wakhan dans son Livre des merveilles : « Tellement on s’élève qu’au sommet de ces monts, dit-on, c’est le plus haut lieu du monde. Et quand on est en ce haut lieu, on trouve une vaste plaine entre ces deux montagnes… »
Cette fortification naturelle et l’histoire ont fait que le Wakhan, sorte de manche de la casserole afghane, est toujours afghan. À la fin du XIXe siècle, les Russes avaient conquis la plus grande partie de l’Asie centrale. Les Britanniques voyaient d’un mauvais œil l’avancée russe à 30 kilomètres de l’actuel Pakistan et les soupçonnaient de vouloir étendre cette conquête jusqu’aux Indes et aux mers du Sud. Une guerre menaçait lorsque la famine en Russie priva de crédits l’armée du tsar. La Grande-Bretagne se désintéressant de l’Asie centrale, les deux empires signèrent un pacte de non-agression qui délimitait une zone neutre sous souveraineté afghane, le corridor du Wakhan. Au nord de cette barrière géographique, les territoires seraient russes. Au sud, ils seraient britanniques.
Point d’accord pour les deux pays. Point de non-retour en ce qui me concerne : les talibans derrière et l’inconnu devant. L’inconnu qui réside tout autant en moi que devant moi : suis-je capable de le faire, de traverser cette région où peu d’Occidentaux se sont rendus ? Plus de 300 kilomètres à travers vallées et montagnes, sans savoir ce qui m’attend, sans pouvoir donner de nouvelles à ma famille. Dans le Wakhan, il n’y a pas d’électricité ; pour ainsi dire plus d’écoles, ni d’argent en circulation sur une distance équivalente à la moitié de celle de Paris à Marseille. Plus de médecins, ni de remèdes. Pas de magasins sur une distance avoisinant celle de Nantes à Bordeaux. Vous imaginez-vous ? À pied.
J’ai constitué dans mon sac une importante réserve de thé, feuilles légères et d’une grande valeur pour le troc avec les habitants du Wakhan. Quelques boîtes d’allumettes et aussi d’autres cadeaux ou biens d’échanges éventuels. La langue vernaculaire est le wakhi, mais le persan, que j’ai eu l’occasion de pratiquer pendant environ six mois, devrait me servir pour me faire comprendre lorsque j’arriverai dans ces hameaux de quelques maisons, souvent distants du précédent d’une vingtaine de kilomètres, parfois beaucoup plus. Où les mariages consanguins sont communs et où les gamines sont mariées dès l’âge de 12 ans.
M’y voilà donc, entrant dans cet inconnu où je croise des hommes à pied ou à dos d’âne. La barbe n’est plus obligatoire. Elle est même rare chez les glabres ismaéliens, fidèles du lointain Agha Khan. L’islam ici se décline dans son doux avatar qui, contrairement au reste de l’Afghanistan, n’oblige plus les femmes à porter la burqa, ample vêtement uni qui recouvre l’ensemble du corps des pieds à la tête et dissimule le visage derrière une grille de tissu. Un simple foulard noué sous le menton suffit ici à les rendre modestes.
À Degurgund, au terme de mon deuxième jour dans le Wakhan, avant le coucher du soleil, je vois de jeunes hommes, fluets en apparence, qui portent sur leur dos des bottes de foin à l’aide de claies. Elles pèsent au moins 40 kilos et servent à nourrir le bétail en hiver. Comment font-ils, ces titans efflanqués ? L’un d’eux vient à ma rencontre. Il me tend sa main rude, rêche et calleuse mais je sens dans cette poigne toute la générosité du monde : « Khoub hasti ? Be kheir hasti ? » (« Comment ça va ? »). Buzar Chah, 18 ans, et ses acolytes me conduisent à la mehmanhane (« maison des invités »), que nombre de villages prévoient pour les chemineaux et pérégrins de tout poil. Une plate-forme ombragée a été bâtie dans la cour. Les villageois s’y retrouvent pour discuter sur des tapis. C’est là que je déroule mon sac de couchage pour une nuit reposante malgré le fort vent du soir. Peu au fait des usages locaux, dans le doute, je propose de l’argent à mes hôtes mais ils se sentent insultés et refusent mes billets. Un autre agriculteur se joint à nous pour dîner. Je le sens hésitant, il veut poser une question mais n’ose pas. Il se risque enfin : « Où se trouve la France ? En Afrique, en Asie, ou en Europe ? » Dans un pays où il est fréquent d’ignorer que la Terre est ronde et où presque personne n’a vu la mer, je remarque que Mehmet connaît au moins le nom de trois continents. Je savoure sa question qui rajoute un soupçon d’exotisme à ce segment de mon parcours.
Dès que j’atteins un village ou que des habitants du Wakhan me voient, ils se précipitent pour me demander des remèdes. MSF m’avait confié une boîte de mille aspirines pour soulager les malades que je rencontrerais. Le premier jour, j’ai donné vingt comprimés par famille. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre : « Un étranger qui a des remèdes ! » Les gens accourent des champs ou me rattrapent sur le chemin : « Êtes-vous docteur ? » Ma réponse les déçoit d’autant plus que je dois réduire ma distribution à quinze comprimés. Le deuxième jour, je ne donne plus que douze aspirines, puis dix. Le troisième, huit. Le quatrième, six. Et ainsi de suite. Je crains de n’avoir guère, en bout de course, qu’un maigre reliquat à laisser aux Kirghizes qui habitent l’extrémité du Wakhan. Ainsi va la vie au grand air. Privés des bénéfices de la médecine et de l’éducation, les Wakhis n’en goûtent certainement pas autant l’intérêt qu’un citadin occidental en week-end dans un environnement serein, en bonne santé et avec suffisamment de nourriture. Et encore, loin des affres du front, ceux que j’ai vus ne sont pas les plus mal lotis… Malgré mon bonheur de découvrir ces régions, je demeure suffisamment réaliste pour ne pas tomber dans la sottise d’envier la vie de ces pauvres hères.
Après 200 kilomètres de vallées et de cours d’eaux à traverser, dont l’un m’emporte, en m’offrant la peur de ma vie, je découvre trois jours durant avec un autochtone des paysages tous plus saisissants les uns que les autres : cimes découpées et enneigées, montagnes arides, vallées encaissées, gorges abruptes fendues par des rivières impétueuses, étranges sculptures de terre ocre, rouge ou brunâtre modelées au gré de l’érosion… Ici et là surgit la silhouette d’un conifère tourmenté par l’altitude et par le vent, qui se manifeste par rafales et ajoute son souffle au caractère indomptable de cette nature déserte.
Trois jours sans habitation : nous sommes maintenant à plus de 4 000 mètres et continuons à monter. En passant une butte, d’un seul coup, c’est l’émerveillement : nous voyons, une trentaine de mètres en contrebas, l’alpage d’Akbilis. Un ru coule au milieu de cinq yourtes d’environ huit mètres de diamètre, toits pointés vers le ciel, d’un côté, et, de l’autre – la plus grande – d’une dizaine de mètres de diamètre. Des Kirghizes : les femmes sont vêtues de rouge et d’orange à l’exception des coiffes blanches qui descendent jusqu’au bas du dos. Les hommes portent, eux aussi, des chapeaux typiques, notamment leur haut-de-forme en feutre blanc. L’animation qui règne autour de leur troupeau d’une centaine de yacks est comme étouffée par le silence du paysage alentour. Les femmes préparent la traite… Nous sommes invités dans la grande yourte dont l’extérieur est en feutre fabriqué à partir de laine de mouton. Pour entrer, il faut soulever la porte lestée par une pièce en bois qui la maintient fermée lorsque le vent souffle. À peine suis-je à l’intérieur que c’est un nouvel enchantement. Je suis projeté dans un conte des Mille et Une Nuits : partout des tapis, sauf dans le prolongement de l’entrée, où un espace est prévu pour faire du feu à même le sol. Pour que la fumée puisse s’échapper, une ouverture circulaire est ménagée au centre du toit. Elle peut être obturée à l’aide d’une pièce de feutre commandée par une corde. Le mur du fond est tendu de couvertures dont la face supérieure est tissée de fils dorés ou argentés, qui confèrent à cette habitation pourtant simple une note scintillante, rutilante et luxueuse à cette altitude.
Je resterai encore une dizaine de jours à parcourir cette extrémité du Wakhan, région que les Kirghizes appellent plutôt Pamir. Il existe certainement très peu de paysages qui peuvent rivaliser en majesté et en beauté. Ce corridor est maintenant, pour moi, la plus large et la plus belle avenue du monde. Sur cette artère majeure se dressent des gratte-ciel dont les toits couronnés de blanc narguent les nuées cotonneuses dispersées dans l’azur. De toutes parts s’en échappent vers la Chine, le Pakistan et le Tadjikistan de monumentales vallées qui convient à l’émerveillement. À côté de ses avenues majestueuses, ce carrefour de montagnes a bien aussi quelques impasses qui mènent à des cirques colossaux où des léopards des neiges et des mouflons donnent au Wakhan le précieux spectacle de la vie.
La marche est finalement un lien à la terre et un retour aux origines. Je traverse avec le Wakhan l’une des plus extraordinaires périodes de mon existence. Je me rapproche de mon essence et du mode de vie de lointains ancêtres, au milieu des montagnes et des bêtes. Directement en contact avec la terre en Afghanistan, même séparé d’elle par une croûte de bitume dans d’autres pays, j’ai souvent eu, à travers la marche, l’impression de me fondre dans la nature et qu’elle fondait en moi.
Forclos sur leur terre pure dans un ciboire de montagnes paré d’un pavillon de neige, ces hommes simples, mes frères, nos frères, d’Afghanistan et d’ailleurs, forts de leur richesse humaine et spirituelle, m’ont aidé, un temps, à être complètement et pleinement moi-même. Afghans et hommes de cette terre, je vous aime.
Et finalement, vieux roué de von Richthofen, tu n’avais pas tort, cette route est bien soyeuse, scintillante et douce dans mon souvenir.
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