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El Calafate – province de Santa Cruz (Argentine)
Année 2010
© Geneviève Cabodi
Artiste de rue et poète souriant.

L’Ă©quation du spectacle :


« Cent degrĂ©s d’idĂ©es bouillonnantes, oxygène Ă©clatĂ© au-dessus des toits de la ville + 90° d’angles droits, arrondis à la lime de l’histoire qui use + 0,08° (on y est vite) de folie dans les veines + 37° de fièvre crĂ©atrice + 25° d’angles non arrondis, d’accents aigus comme un dard pur + 106° d’angles obtus, comme obsĂ©dĂ©s et puis tĂŞtus pour avoir faim d’y arriver. Enfin, un humour au 2nd degrĂ© = un théâtre à 360°. La tempĂ©rature extĂ©rieure, celle qu’il fait dans la rue ou sur la place est une chose à nĂ©gliger. Qu’il fasse chaud ou bien pluvieux, le théâtre bouillonne pour exister.
Dans Terre des hommes, Saint-ExupĂ©ry Ă©crit : “Puisqu’il suffit, pour nous dĂ©livrer, de nous aider à prendre conscience d’un but qui nous relie les uns aux autres, autant le chercher là oĂą il nous unit tous. Le chirurgien qui passe la visite n’Ă©coute pas les plaintes de celui qu’il ausculte : à travers celui-là, c’est l’homme qu’il cherche à guĂ©rir. [?] De mĂŞme, le physicien quand il mĂ©dite ces Ă©quations presque divines par lesquelles il saisit à la fois et l’atome et la nĂ©buleuse. Et ainsi jusqu’au simple berger. Car celui-là qui veille modestement quelques moutons sous les Ă©toiles, s’il prend conscience de son rĂ´le, se dĂ©couvre plus qu’un serviteur. Il est une sentinelle. Et chaque sentinelle est responsable de tout l’empire.”
Je suis donc un petit morceau de l’univers. Et nous avons le devoir d’ĂŞtre amoureux du monde. Je suis, comme vous, l’un des sept milliards d’artisans qui fabriquent jour après jour cette galaxie. Si je meurs dans une seconde, que se passera-t-il ? Entre rien et un chamboulement total. Ce qui m’entoure sera touchĂ© directement, pense-t-on, et ce qui est loin ne le sera pas. Et pourtant, chaque geste que j’aurai accompli durant ma vie courte ou longue, chaque regard d’amour ou de haine posĂ© dans le regard d’autrui – Y a-t-il geste plus lĂ©ger qu’un regard ? Ni le corps ni les pieds, ni mĂŞme les doigts ne bougent pour ce geste-là ! –, chaque toucher de mes doigts, caresse, poing, tenaille, salut, aura transformĂ© d’une manière ou d’une autre le reste du monde. Si je jette un papier à terre, si je console un enfant, si je dĂ©cide de construire une maison, je transforme le monde. Quand une femme se maquille, quand un homme court entre les flaques, quand un père frappe son petit, ils marquent à tout jamais ce qui les entoure. »


Extrait de :

Le Triomphe du saltimbanque, Petit essai sur les arts de la rue
(p. 37-39, TransborĂ©al, ? Petite philosophie du voyage Â», 2011)

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