? travers la campagne :
« Lors des longues journ?es de marche, quand l?itin?raire est ?vident et qu?il ne faut pas sans cesse se pr?occuper de la navigation, la simple conversation est une source infinie de distraction. Dans l?esprit du si?cle des Lumi?res, nous tenons salon dans la campagne yunnanaise et d?battons de nobles sujets. Les heures filent comme le vent d?s que nous abordons tous les deux des domaines philosophique, politique, religieux ou m?taphysique. Nous nous plaisons ? refaire le monde et ? r?inventer des syst?mes soci?taux. Plus tard, avec la prolongation de l?effort, le cerveau bascule dans une sorte de langueur mentale. L?endomorphine g?n?r?e par le travail musculaire irradie tout le corps et l?effet analg?sique est accompagn? d?une certaine torpeur. Les ingr?dients sont alors r?unis pour ouvrir les vannes du reflux des souvenirs. Nous racontons ? l?autre des exp?riences de jeunesse, des impressions conserv?es de l?enfance, des anecdotes insignifiantes mais qui nous permettent de nous d?couvrir mutuellement toujours davantage. C?est une b?n?diction pour combattre la lassitude de la marche?: c?est l?heure des associations d?id?es saugrenues, de la m?lancolie qui se m?le ? l?euphorie. Dans notre soci?t? o? nous recherchons le contr?le permanent du temps et la rentabilit? ? tout prix, s?abandonner ainsi aux longues heures de marche nous emm?ne l? o? nous avions perdu l?habitude d?aller, dans le domaine des r?ves. »
Les plantations de Pu?erh (p.?59-62)
La cueillette du th? (p.?263-267)
Au contact des moines (p.?319-323)
« Lors des longues journ?es de marche, quand l?itin?raire est ?vident et qu?il ne faut pas sans cesse se pr?occuper de la navigation, la simple conversation est une source infinie de distraction. Dans l?esprit du si?cle des Lumi?res, nous tenons salon dans la campagne yunnanaise et d?battons de nobles sujets. Les heures filent comme le vent d?s que nous abordons tous les deux des domaines philosophique, politique, religieux ou m?taphysique. Nous nous plaisons ? refaire le monde et ? r?inventer des syst?mes soci?taux. Plus tard, avec la prolongation de l?effort, le cerveau bascule dans une sorte de langueur mentale. L?endomorphine g?n?r?e par le travail musculaire irradie tout le corps et l?effet analg?sique est accompagn? d?une certaine torpeur. Les ingr?dients sont alors r?unis pour ouvrir les vannes du reflux des souvenirs. Nous racontons ? l?autre des exp?riences de jeunesse, des impressions conserv?es de l?enfance, des anecdotes insignifiantes mais qui nous permettent de nous d?couvrir mutuellement toujours davantage. C?est une b?n?diction pour combattre la lassitude de la marche?: c?est l?heure des associations d?id?es saugrenues, de la m?lancolie qui se m?le ? l?euphorie. Dans notre soci?t? o? nous recherchons le contr?le permanent du temps et la rentabilit? ? tout prix, s?abandonner ainsi aux longues heures de marche nous emm?ne l? o? nous avions perdu l?habitude d?aller, dans le domaine des r?ves. »
(p.?157-158)
Les plantations de Pu?erh (p.?59-62)
La cueillette du th? (p.?263-267)
Au contact des moines (p.?319-323)