Une ?chapp?e vers soi-m?me :
« Commencer mon s?jour ? Ky?to par le quartier d?Arashiyama me semble ?tre une bonne id?e?: ici, le c?ur de l?ancienne capitale bat encore au rythme des saisons. On y vient pour admirer les cerisiers et les ?rables sur les pentes des monts Arashi et Ogura?; pour observer la lune qui veille sur le pont Togetsu (une sc?ne qui semble sortie d?une estampe de Hiroshige)?; pour s?embarquer sur les radeaux en bois qui descendent la rivi?re Hozu, en provenance de Kameoka, de l?autre c?t? des montagnes?; pour fl?ner ? travers la plus c?l?bre bambouseraie du Japon et s?accorder une pause po?tique dans l?ermitage de Rakushisha, la ?cabane des kakis d?chus?, o? a s?journ? Bash?. On y vient encore pour visiter le Tenry?-ji, un des plus grands temples zen de Ky?to, avec son sublime jardin qui s?int?gre dans le d?cor des montagnes alentour. Certains en profitent pour gravir la colline derri?re la bambouseraie et d?guster un th? vert dans les jardins de la villa ?k?chi Sans?. Apr?s quoi, on peut remonter le petit vallon qui conduit au temple Adashino Nenbutsu-ji, fond? par K?kai, encore lui, pour servir de s?pulture aux habitants pauvres, dont la m?moire est aujourd?hui repr?sent?e par huit mille bouddhas. Si Ky?to est la gardienne d?un Japon perdu, Arashiyama est la gardienne du vieux Ky?to.
Mes fl?neries m?ont entra?n? sur un petit chemin pav?, le long de la Hozu. Je d?couvre une ?choppe joyeusement chaotique qui donne sur les berges ombrag?es de la rivi?re. On y pr?pare des nouilles frites au poulet, ? la bonne franquette. Je m?y arr?te et commande une bi?re avant de poursuivre ma promenade au fil de l?eau. La v?g?tation est de plus en plus foisonnante. J?ai laiss? l?agitation urbaine derri?re moi. Je m?assois sur des rochers polis par le courant et trempe mes pieds dans l?onde. La ville et la nature sauvage se confondent, le monde des esprits de la montagne commence. Le silence n?est interrompu que par le tintement d?une cloche qui semble provenir d?une colline voisine et qui ram?ne mes pens?es ? la r?alit? de ce moment fugace. »
Cerisiers en fleur (p.?25-27)
Penser Ky?to comme une montagne (p.121-123)
Nara et la plaine de Yamato (p.?160-163)
« Commencer mon s?jour ? Ky?to par le quartier d?Arashiyama me semble ?tre une bonne id?e?: ici, le c?ur de l?ancienne capitale bat encore au rythme des saisons. On y vient pour admirer les cerisiers et les ?rables sur les pentes des monts Arashi et Ogura?; pour observer la lune qui veille sur le pont Togetsu (une sc?ne qui semble sortie d?une estampe de Hiroshige)?; pour s?embarquer sur les radeaux en bois qui descendent la rivi?re Hozu, en provenance de Kameoka, de l?autre c?t? des montagnes?; pour fl?ner ? travers la plus c?l?bre bambouseraie du Japon et s?accorder une pause po?tique dans l?ermitage de Rakushisha, la ?cabane des kakis d?chus?, o? a s?journ? Bash?. On y vient encore pour visiter le Tenry?-ji, un des plus grands temples zen de Ky?to, avec son sublime jardin qui s?int?gre dans le d?cor des montagnes alentour. Certains en profitent pour gravir la colline derri?re la bambouseraie et d?guster un th? vert dans les jardins de la villa ?k?chi Sans?. Apr?s quoi, on peut remonter le petit vallon qui conduit au temple Adashino Nenbutsu-ji, fond? par K?kai, encore lui, pour servir de s?pulture aux habitants pauvres, dont la m?moire est aujourd?hui repr?sent?e par huit mille bouddhas. Si Ky?to est la gardienne d?un Japon perdu, Arashiyama est la gardienne du vieux Ky?to.
Mes fl?neries m?ont entra?n? sur un petit chemin pav?, le long de la Hozu. Je d?couvre une ?choppe joyeusement chaotique qui donne sur les berges ombrag?es de la rivi?re. On y pr?pare des nouilles frites au poulet, ? la bonne franquette. Je m?y arr?te et commande une bi?re avant de poursuivre ma promenade au fil de l?eau. La v?g?tation est de plus en plus foisonnante. J?ai laiss? l?agitation urbaine derri?re moi. Je m?assois sur des rochers polis par le courant et trempe mes pieds dans l?onde. La ville et la nature sauvage se confondent, le monde des esprits de la montagne commence. Le silence n?est interrompu que par le tintement d?une cloche qui semble provenir d?une colline voisine et qui ram?ne mes pens?es ? la r?alit? de ce moment fugace. »
(p.?153-155)
Cerisiers en fleur (p.?25-27)
Penser Ky?to comme une montagne (p.121-123)
Nara et la plaine de Yamato (p.?160-163)