Solovki :
« Il fait nuit t?t dans le Nord.
On nous fit sortir du wagon vers 4?heures. Comme toujours, on se d?mena assez longtemps pour nous ranger et nous compter. Enfin, on nous entoura de l?escorte et l?on nous emmena?
Nous avions peu ? marcher, 1,5?verste en tout. J?aper?us de loin une haute cl?ture? des tours de sentinelles? Et une ?norme porte coch?re, surmont?e de l?inscription ?USLON?: direction des camps de Solovki ? destination sp?ciale, centre de r?partition de Kem?.
Nous arriv?mes. Tous, m?me les droits-communs qui, g?n?ralement, cr?nent et sont ext?rieurement gais, se turent. La vie finissait. Devant nous se trouvait le c?l?bre bagne des ?les Solovki. On allait ouvrir la porte, on nous laisserait entrer. Et ce serait pour toujours?
Est-ce possible?: pour toujours?? pensai-je. Non, car ce n?est que pour trois ans. Mais non, ce n?est pas pour trois ans mais pour toute la vie. Il n?y a pas d?issue. Le chef du convoi frappa ? la porte, la sentinelle ouvrit la fen?tre et regarda, puis tira fortement la corde de la cloche. Une sonnerie forte et lourde retentit dans l?air froid. Le chef de garde sortit. La porte s?ouvrit. Nous entr?mes. Elle se referma. Et me voil? au bagne. »
Six mois en cellule (p.?245-247)
Premi?re ?vasion (p.?116-118)
La derni?re ?vasion (p.?365-367)
« Il fait nuit t?t dans le Nord.
On nous fit sortir du wagon vers 4?heures. Comme toujours, on se d?mena assez longtemps pour nous ranger et nous compter. Enfin, on nous entoura de l?escorte et l?on nous emmena?
Nous avions peu ? marcher, 1,5?verste en tout. J?aper?us de loin une haute cl?ture? des tours de sentinelles? Et une ?norme porte coch?re, surmont?e de l?inscription ?USLON?: direction des camps de Solovki ? destination sp?ciale, centre de r?partition de Kem?.
Nous arriv?mes. Tous, m?me les droits-communs qui, g?n?ralement, cr?nent et sont ext?rieurement gais, se turent. La vie finissait. Devant nous se trouvait le c?l?bre bagne des ?les Solovki. On allait ouvrir la porte, on nous laisserait entrer. Et ce serait pour toujours?
Est-ce possible?: pour toujours?? pensai-je. Non, car ce n?est que pour trois ans. Mais non, ce n?est pas pour trois ans mais pour toute la vie. Il n?y a pas d?issue. Le chef du convoi frappa ? la porte, la sentinelle ouvrit la fen?tre et regarda, puis tira fortement la corde de la cloche. Une sonnerie forte et lourde retentit dans l?air froid. Le chef de garde sortit. La porte s?ouvrit. Nous entr?mes. Elle se referma. Et me voil? au bagne. »
(p.?288-289)
Six mois en cellule (p.?245-247)
Premi?re ?vasion (p.?116-118)
La derni?re ?vasion (p.?365-367)