Finist?res :
« L?heure de se lancer dans cette longue marche a sonn?. Il est 8?heures du matin. J?erre sobrement sur les pav?s. L?excitation et l?angoisse me tordent les entrailles, me mart?lent le cr?ne, me coupent la faim. Seul le d?part peut les mettre en pi?ces.
?Aujourd?hui, 24?ao?t, 27?ans, je pars.?
Seul, avec une seule id?e en t?te, ?puiser le champ des possibles et honorer la vie.
Pour le marcheur qui envisage en Islande une aventure au long cours, la question du paquetage se pose avec acuit?. D?un c?t?, la volont? d?aller l? o? l?instinct le porte en se d?barrassant de la moindre pr?occupation artificielle?; de l?autre, le recours n?cessaire ? certains artifices mat?riels et technologiques pour garantir la p?rennit? du voyage. O? placer le curseur, comment pr?server l??quilibre?? De quel ?quipement ai-je r?ellement besoin pour marcher seul au c?ur des trois grandes saisons islandaises?? Chacune a ses caract?ristiques propres et force ? s?adapter. Le mat?riel s?alourdit ? mesure que l?hiver progresse. Pour ?tre parfaitement autonome sur toute la dur?e du voyage, j?emporte ce que cette travers?e saisonni?re m?impose.
L??t? d?abord. Une lumi?re abondante et des temp?ratures cl?mentes offrent au marcheur le privil?ge de la tranquillit? dans sa qu?te contemplative. Les jours sont longs et ceux de pluie ne durent jamais tr?s longtemps. En th?orie. Mais l??t? se termine ? la mi-ao?t, selon les guides? L?automne, lui, est r?put? gris et pluvieux. Le terrain devient humide. Les mousses se gorgent d?eau, le lit des rivi?res gonfle et les crues subites d?truisent parfois les ponts. Les couleurs s?agitent, mutent du vert au brun sous la violence des premi?res temp?tes. De septembre ? octobre, rares sont les moments o? les pieds, ? l?aube, retrouvent des chaussures s?ches. Chaque soir, dans une lumi?re qui toujours se fait plus rare, le corps d?tremp? se faufile dans un duvet moite. Tout pourrit. L?hiver enfin m?inqui?te plus que les autres saisons. C?est l?inconnu. Une autre Islande. »
Une terre de glace en feu (p.?116-118)
Su?urland, se sauver (p.?153-155)
Vatnaj?kull?: le g?ant de glace (p.?207-209)
« L?heure de se lancer dans cette longue marche a sonn?. Il est 8?heures du matin. J?erre sobrement sur les pav?s. L?excitation et l?angoisse me tordent les entrailles, me mart?lent le cr?ne, me coupent la faim. Seul le d?part peut les mettre en pi?ces.
?Aujourd?hui, 24?ao?t, 27?ans, je pars.?
Seul, avec une seule id?e en t?te, ?puiser le champ des possibles et honorer la vie.
Pour le marcheur qui envisage en Islande une aventure au long cours, la question du paquetage se pose avec acuit?. D?un c?t?, la volont? d?aller l? o? l?instinct le porte en se d?barrassant de la moindre pr?occupation artificielle?; de l?autre, le recours n?cessaire ? certains artifices mat?riels et technologiques pour garantir la p?rennit? du voyage. O? placer le curseur, comment pr?server l??quilibre?? De quel ?quipement ai-je r?ellement besoin pour marcher seul au c?ur des trois grandes saisons islandaises?? Chacune a ses caract?ristiques propres et force ? s?adapter. Le mat?riel s?alourdit ? mesure que l?hiver progresse. Pour ?tre parfaitement autonome sur toute la dur?e du voyage, j?emporte ce que cette travers?e saisonni?re m?impose.
L??t? d?abord. Une lumi?re abondante et des temp?ratures cl?mentes offrent au marcheur le privil?ge de la tranquillit? dans sa qu?te contemplative. Les jours sont longs et ceux de pluie ne durent jamais tr?s longtemps. En th?orie. Mais l??t? se termine ? la mi-ao?t, selon les guides? L?automne, lui, est r?put? gris et pluvieux. Le terrain devient humide. Les mousses se gorgent d?eau, le lit des rivi?res gonfle et les crues subites d?truisent parfois les ponts. Les couleurs s?agitent, mutent du vert au brun sous la violence des premi?res temp?tes. De septembre ? octobre, rares sont les moments o? les pieds, ? l?aube, retrouvent des chaussures s?ches. Chaque soir, dans une lumi?re qui toujours se fait plus rare, le corps d?tremp? se faufile dans un duvet moite. Tout pourrit. L?hiver enfin m?inqui?te plus que les autres saisons. C?est l?inconnu. Une autre Islande. »
(p.?17-18)
Une terre de glace en feu (p.?116-118)
Su?urland, se sauver (p.?153-155)
Vatnaj?kull?: le g?ant de glace (p.?207-209)