Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Euphorie des cimes (L?)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Ivresse de la marche (L?)
  • Cantique de l?ours (Le)
  • Go?t de la politesse (Le)
  • Po?sie du rail (La)
  • Bonheurs de l?aquarelle (Les)
  • Esprit du geste (L?)
  • Caresse de l?onde (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Enchantement de la rivi?re (L?)
  • Appel de la route (L?)
  • ?criture de l?ailleurs (L?)
  • Rythme de l??ne (Le)
  • Magie des grimoires (La)
  • Parfum des ?les (Le)
  • Soif d?images (La)
  • Chant des voiles (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Tao du v?lo (Le)
  • ?me de la chanson (L?)
  • S?r?nit? de l??veil (La)
  • Arcanes du m?tro (Les)
  • Libert? du centaure (La)
  • Voyage en famille (Le)
  • Sortil?ges de l?op?ra (Les)
  • Vertiges de la for?t (Les)
  • Instinct de la glisse (L?)
  • Charme des mus?es (Le)
  • Qu?te du naturaliste (La)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Temps du voyage (Le)
  • ?cho des bistrots (L?)
  • Religion du jazz (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Gr?ce de l?escalade (La)
  • Simplicit? du kayak (La)
  • Myst?res du vin (Les)
  • Promesse de l?envol (La)
  • Prodige de l?amiti? (Le)
  • D?fis de la course (Les)
  • Force du silence (La)
  • M?moire de la Terre (La)
  • Attrait des gouffres (L?)
  • Voyage immobile (Le)
  • Vie ? la campagne (La)
  • Tentation du jardin (La)
  • Extase du plongeur (L?)
  • Fi?vre des volcans (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fac?ties du stop (Les)
  • L?Engagement humanitaire
  • Art de la trace (L?)
  • Hymne aux oiseaux (L?)
  • L?g?ret? du parapente (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Voyage dans l?espace (Le)
  • Fureur de survivre (La)
  • Prouesses de l?apn?e (Les)
  • Fr?n?sie du windsurf (La)
  • Malices du fil (Les)
Couverture
Un miroir de la surface :

« C?est ainsi que le m?tro, miroir de la conscience urbaine, a perdu en charme pittoresque ce qu?il gagnait en efficacit? impersonnelle. La modernit? d?apr?s-guerre semble avoir consacr? le reflux de l?humain dans un irr?sistible mouvement d?automatisation. Jusqu?? la fin des ann?es?1960, les diff?rentes compagnies parisiennes (la CMP ou la fameuse Nord-Sud, aux N et S entrecrois?s qui jalonnaient les emprises des deux lignes, enfin la RATP) s?ing?ni?rent ? multiplier les agents pour doter le r?seau souterrain de la l?gitimit? du chemin de fer a?rien. Du receveur au surveillant de quai, en passant par le chef de train responsable de tout le personnel ? bord ? y compris le conducteur ?, ?voluait en sous-sol un personnel pl?thorique qui, p?n?tr? de son importance, construisait l?identit? m?tropolitaine ? partir de rituels soigneusement ?tablis comme la v?rification suspicieuse du billet de premi?re classe, ou d?objets devenus mythiques comme la sacoche noire du contr?leur, le portillon ? moteur ext?rieur ou le b?ton incurv? agit? par le chef de station dans les gares en courbe. L?ic?ne par excellence de cette ?poque r?volue demeure le poin?onneur, cerb?re interdisant l?acc?s ? la rame bien avant son entr?e dans la station, inflexible sous le feu des suppliques de l??tudiant fauch? ou du salari? f?ch? avec l?horaire. Serge Gainsbourg lui attribue en 1958 une crise existentielle et des d?sirs d?absolu difficiles ? imaginer derri?re ces figures marmor?ennes qui s?adonnaient avec une gravit? sourcilleuse, entre deux oblit?rations, au crochet ou aux mots crois?s.
Cette galaxie peuple tout un pan de la m?moire parisienne, port?e par une certaine nostalgie qu?entretiennent les photographies de Brassa? ou de Doisneau et le r?alisme po?tique des films de Marcel Carn?, Claude Autant-Lara ou Ren? Clair. Des ?uvres comme Marguerite de la nuit, Les Portes de la nuit ? o? les personnages ?voluent autour de la station Barb?s ?, La Travers?e de Paris ? et son fameux d?but ? la station Saint-Marcel ? ou Porte des Lilas, avec un Georges Brassens en artiste lunaire, accordent au d?cor ?naturel? du m?tro une place essentielle, lieu des hasards et des possibles qui consonne parfaitement avec des personnages ?voluant aux marges de la l?galit?. Point de rencontre au cr?puscule d?amours contrari?es, lieu du partage de secrets compromettants ou d?arrangements troubles, les quais ou les abords du m?tro offrent un cadre d??lection pour illustrer les t?n?bres morales des personnages, sur fond d?un air d?accord?on jou? par un mendiant dans les couloirs. Le Paris des crieurs de journaux, des vendeurs de boulets, des marchands des quatre saisons ou des concierges indiscr?tes s?harmonise ? merveille avec ce v?hicule populaire et familier ? quand les Immortels refusaient cat?goriquement le passage de la ligne Porte-d?Orl?ans/Porte-de-Clignancourt sous l?Acad?mie fran?aise, par peur que les tr?pidations ne d?rangeassent leurs travaux?
Las, depuis cinquante ans, la RATP s?obstine ? substituer ? l??tre humain des machines au rendement similaire mais totalement d?sincarn?es, d?truisant du m?me coup la mythologie des premi?res d?cennies. L?introduction des rames sur pneus, le syst?me de conduite automatique ? ? laquelle ?chappe aujourd?hui la seule ligne Boulogne/Gare-d?Austerlitz ?, la disparition des guichetiers ou la g?n?ralisation des portillons pneumatiques signent la d?sertion des agents, r?servant les stations aux seuls voyageurs. Devenue invisible, l?institution m?tropolitaine semble d?l?guer ? un univers autonome le soin de r?guler son organisation et son contr?le. »
(p.?47-50)

M?lodies en sous-sol (p.?36-40)
Petite sociologie suburbaine (p.?73-79)
Extrait court
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