H?dic reconnue :
« Le chemin qui m?a men?e d?finitivement et irr?versiblement vers les ?les, vers l??le, entit? g?ographique, affective et philosophique, rel?ve au premier abord du hasard. Son point de d?part est pourtant extr?mement pr?cis?: 47??20? de latitude nord, 2??52? de longitude ouest. C??tait le premier week-end de mai?1981. Le vent soufflait tr?s fort. J??tais ? bord d?un voilier, au mouillage ? H?dic. La nuit tombait. Je venais de parcourir l??le ? pied avec Gildas, un gars du pays. Son p?re ?tait p?cheur sur la presqu??le de Rhuys. J?ai eu ce jour-l?, alors m?me que j??tais certaine de n??tre jamais venue ? cet endroit auparavant, l?impression de tout reconna?tre. Absolument tout. Le chemin qui monte de la cale au village. La haie de tamaris sur la gauche. Le toit du presbyt?re, plus haut que tous les autres. Le bistrot et le bureau postal sur la place de terre battue. Le fort abandonn?. Le sentier bord? de chardons qui longe l?anse, au sud, jusqu?au petit port de la Croix. Le coassement des grenouilles dans les mar?cages. La senteur du figuier et de l??illet des dunes. Presque les silhouettes des hommes. Leurs rides. Leurs regards.
Une impression ?trange, bouleversante, que chacun peut ressentir un jour. Cela vous ?meut, vous sollicite. Vous cherchez alors ? vous l?expliquer. Et c?est plus tard, en apprenant que Jean Noli venait souvent ? H?dic, qu?il y ?crivait, que j?ai compris. J?avais lu son roman La Gr?ce de Dieu, o? il raconte la ruine d?une ?le, sans jamais la citer?: c??tait pr?cis?ment H?dic.
Toujours est-il que depuis cet instant, de fa?on instinctive, je vagabonde d??le en ?le dans le monde entier. Lorsque je quitte celle o? je vis, c?est pour aller dans une autre, et souvent m?me dans plusieurs autres. Je les aime. Elles m?attirent. Le continent m?effraie, m?attriste, m?insupporte. Je vis l?insularit? intens?ment tout en laissant une large part au r?ve. J??cris dans les ?les et m?y attache. Je les raconte, aime ? les rendre encore plus myst?rieuses. Pour le lecteur. Pour moi-m?me. Au point d?en cr?er int?rieurement. »
Au rythme insulaire (p.?28-31)
Mille formes d?habitat (p.?46-51)
L?inspiration du large (p.?65-69)
« Le chemin qui m?a men?e d?finitivement et irr?versiblement vers les ?les, vers l??le, entit? g?ographique, affective et philosophique, rel?ve au premier abord du hasard. Son point de d?part est pourtant extr?mement pr?cis?: 47??20? de latitude nord, 2??52? de longitude ouest. C??tait le premier week-end de mai?1981. Le vent soufflait tr?s fort. J??tais ? bord d?un voilier, au mouillage ? H?dic. La nuit tombait. Je venais de parcourir l??le ? pied avec Gildas, un gars du pays. Son p?re ?tait p?cheur sur la presqu??le de Rhuys. J?ai eu ce jour-l?, alors m?me que j??tais certaine de n??tre jamais venue ? cet endroit auparavant, l?impression de tout reconna?tre. Absolument tout. Le chemin qui monte de la cale au village. La haie de tamaris sur la gauche. Le toit du presbyt?re, plus haut que tous les autres. Le bistrot et le bureau postal sur la place de terre battue. Le fort abandonn?. Le sentier bord? de chardons qui longe l?anse, au sud, jusqu?au petit port de la Croix. Le coassement des grenouilles dans les mar?cages. La senteur du figuier et de l??illet des dunes. Presque les silhouettes des hommes. Leurs rides. Leurs regards.
Une impression ?trange, bouleversante, que chacun peut ressentir un jour. Cela vous ?meut, vous sollicite. Vous cherchez alors ? vous l?expliquer. Et c?est plus tard, en apprenant que Jean Noli venait souvent ? H?dic, qu?il y ?crivait, que j?ai compris. J?avais lu son roman La Gr?ce de Dieu, o? il raconte la ruine d?une ?le, sans jamais la citer?: c??tait pr?cis?ment H?dic.
Toujours est-il que depuis cet instant, de fa?on instinctive, je vagabonde d??le en ?le dans le monde entier. Lorsque je quitte celle o? je vis, c?est pour aller dans une autre, et souvent m?me dans plusieurs autres. Je les aime. Elles m?attirent. Le continent m?effraie, m?attriste, m?insupporte. Je vis l?insularit? intens?ment tout en laissant une large part au r?ve. J??cris dans les ?les et m?y attache. Je les raconte, aime ? les rendre encore plus myst?rieuses. Pour le lecteur. Pour moi-m?me. Au point d?en cr?er int?rieurement. »
(p.?11-13)
Au rythme insulaire (p.?28-31)
Mille formes d?habitat (p.?46-51)
L?inspiration du large (p.?65-69)