La nature dans tous les États

Cedric du Monceau dirige le WWF-France pour contribuer à mettre fin à l’incurie des hommes envers les écosystèmes menacés.


Entre la fonction qu’il occupait à la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) et son poste actuel de directeur général du WWF-France, il y a l’étape d’un cheminement intime et personnel. Cedric du Monceau a toujours été passionné par l’exploration du lien homme-nature. Il a très jeune apprivoisé la nature (ou bien est-ce elle qui l’a apprivoisé ?) grâce à ses sports favoris. Le kayak et le surf lui ont appris à dompter sa peur face à la violence des éléments, et lui ont enseigné qu’« on ne lutte pas contre la puissance des réalités : les éléments naturels, ou les êtres humains ; il nous faut apprendre à accompagner/canaliser nos peurs pour oser la rencontre avec l’inconnu ». Les sports de nature comme le ski, le parapente et l’alpinisme sont pour lui des moyens pour s’aventurer à la découverte d’une rencontre entre l’infiniment grand – cette force vitale qui, depuis des milliards d’années, agit sur terre et lui a donné ce riche patrimoine de biodiversité – et l’infiniment petit « soi-même » de tout un chacun. C’est une école où l’orgueil (la force) s’apprivoise pour découvrir la beauté de l’humilité face à l’émerveillement de chaque instant. Tout est dans le regard qu’on porte sur ce qui nous entoure ! Cette sensibilité au respect de la vie sous toutes ses formes est devenue son fil d’Ariane : il va même jusqu’à dire que « le monde est fou » de confondre les moyens et la fin. L’économie doit être au service de la vie et non l’inverse. Il est urgent de réagir pour inverser la pyramide des valeurs ; la prise de conscience que le développement n’est pas durable est peut-être une première étape.
Cedric du Monceau est catastrophé par ce qu’il a découvert depuis qu’il a rejoint le WWF en 1997. C’est pourquoi il met toute son énergie à défendre les priorités de l’association qu’il dirige et à coordonner les actions de protection de la nature engagées dans six directions : la biodiversité animale et végétale, avec une mission « grands carnivores » (loup, ours, lynx) ; la forêt, en collaboration avec le Forest Stewardship Council ; l’eau douce, spécialement les rivières et les zones humides ; les océans et les côtes, menacés par la surpêche ; les changements climatiques, et leur lien avec la pollution et la consommation énergétique ; enfin la pollution chimique de la Terre, qui constitue un sinistre héritage pour les générations à venir. Ces actions passent par une sensibilisation du public à un concept qui est cher à Cedric du Monceau : « L’empreinte écologique, qui mesure l’empreinte que font peser les activités humaines sur notre planète, est à réduire d’urgence. Si tous les habitants de la planète vivaient/consommaient comme les Français, il faudrait deux planètes supplémentaires ! » Comme preuve de l’intérêt pour ce nouveau concept, il argue du succès remporté par l’ouvrage Planète attitude, Les gestes écologiques au quotidien, coédité en 2004 avec Le Seuil et vendu à 60 000 exemplaires. Panda Magazine, la revue trimestrielle éditée par le WWF-France, compte de plus en plus d’abonnés, et vient de faire son apparition en kiosque. Fort de 120 000 membres en France, le WWF a ainsi conforté sa position. Au plan mondial, le WWF, qui compte 5 millions d’adhérents, est l’une des associations les plus reconnues, grâce au sérieux de ses actions et de son engagement. « La nature ne vote pas, rappelle Cedric du Monceau. Donnez-lui une voix en devenant vous aussi membre du WWF. C’est un petit geste qui peut changer de grandes priorités ! »
WWF-France
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site www.wwf.fr


Portrait rédigé par : GaĂ«le de La Brosse
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