Rue Saint-Denis – Paris (France)
Année 2019
© Martin Riebeek
Né à Metz en 1961, quelques semaines avant le vol de Youri Gagarine, Jacques Arnould a, par ses attaches familiales, encore un peu de paille dans ses sabots. L’épopée d’Apollo qui le fascine comme tant de petits garçons de son âge, subjugués par les images en noir et blanc retransmises sur les écrans des postes de télévision ou celles, en couleurs, des magazines pour la jeunesse, ne l’influence pourtant guère dans le choix d’un métier. D’un grand-père pharmacien, il a sans doute reçu un intérêt pour la biologie et, la paille aidant, il poursuit une formation d’ingénieur à l’Institut national agronomique Paris-Grignon (aujourd’hui AgroParisTech), avant d’ajouter un vernis forestier grâce à l’École nationale du génie rural des eaux et forêts à Paris et Nancy.
Délaissant l’ombre mystérieuse des futaies, Jacques Arnould devient prêtre dominicain. Théologien le jour (il écrit une thèse intitulée ? Dire la Création après Darwin » en 1996), il est aumônier la nuit du quartier ? chaud » de la rue Saint-Denis. Après avoir, en 1999, rédigé une thèse d’histoire des sciences sur ? L’espace et la Terre », il se voit confier par le Centre national d’études spatiales la mission de développer en son sein une réflexion éthique.
Déambulant avec curiosité entre le monde grouillant décrit par Darwin et ses successeurs, et le monde sidérant observé par les télescopes et les sondes, Jacques Arnould aime ainsi prendre part aux interrogations de ses compagnons scientifiques et ingénieurs, astronautes et pilotes. Sans oublier de coucher sur le papier, non sans plaisir, le fruit de ces échanges et de ces réflexions.