Au village d’Urtsadzor – monts Urts (Arménie)
Année 2010
© Françoise Ardillier-Carras
Née à Bressuire en 1948, Françoise Ardillier-Carras a poursuivi ses études à Poitiers. Une fois l’agrégation de géographie obtenue, en 1990, elle parcourt pour les besoins de sa thèse le bassin de la Gartempe, entre Poitou et Limousin, et découvre au fil de l’eau le bonheur de la recherche sur le terrain, ? les pieds dans la boue » : la Gartempe, chère à Jean Giraudoux, constituera le sujet de sa thèse. Devenue docteur en 1995, elle obtient un poste de maître de conférences l’année suivante et commence sa carrière d’enseignant-chercheur à l’université de Limoges, avant d’obtenir sa qualification et de rejoindre l’université d’Orléans où elle professe depuis 2010.
C’est en décembre 1997 que Françoise Ardillier-Carras pose pour la première fois le pied en Arménie, au cœur du Caucase – premier d’une longue série de séjours. Là débute une autre vie, qui va bouleverser sa perception de la géographie, une immersion dans un autre monde à peine sorti du carcan soviétique. Peu à peu, touchée par l’âme d’un peuple accablé par son histoire dramatique, mais aussi touchée par la beauté inouïe des paysages, la voyageuse se laisse envahir par cet étrange sentiment qu’on appelle l’arménité. Rien de familial ne l’attache aux Arméniens : pas de nom en -ian, pas d’instruction reçue dans cette langue à l’alphabet unique, qu’elle apprend toutefois à parler et à écrire au gré de ses séjours et de ses rencontres.
En 2000, Françoise Ardillier-Carras crée avec des amis français une association : Caucase-Arménie-Plus, pour aider, par des microprojets agricoles, au développement de localités rurales. Et dans la situation de conflit militaire larvé avec l’Azerbaïdjan voisin, l’association s’engage dans l’envoi de matériel médical pour les hôpitaux de campagne en zone de guerre.
Accueillie dans des familles depuis plus de vingt ans, aussi bien en ville que dans les villages les plus isolés ou dans les campements de transhumants, Françoise Ardillier-Carras met son expérience au service du développement économique et de voyages hors des sentiers battus, accompagnant amis et collègues à la découverte du pays.
Professeur émérite des universités en géographie et vice-présidente de la Société de géographie, Françoise Ardillier-Carras est déjà l’auteur de nombreux articles et de quatre livres sur l’Arménie. De montagnes en vallées, de hauts plateaux en canyons, des villages oubliés aux lumières d’Erevan, À l’ombre de l’Ararat est son premier grand récit, nourri de tous ses voyages et d’une connaissance exceptionnelle de ce très attachant pays du Caucase.