Collection « Sillages »

  • Treks au Népal
  • La 2CV vagabonde
  • Ísland
  • Habiter l’Antarctique
  • Cavalières
  • Damien autour du monde
  • À l’ombre de l’Ararat
  • Moi, Naraa, femme de Mongolie
  • Carpates
  • Âme du Gange (L’)
  • Pèlerin de Shikoku (Le)
  • Ivre de steppes
  • Tu seras un homme
  • Arctic Dream
  • Road Angels
  • L’ours est mon maître
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Cavalier des steppes
  • Odyssée amérindienne (L’)
  • Routes de la foi (Les)
  • Aborigènes
  • Diagonale eurasienne
  • Brasil
  • Route du thé (La)
  • Dans les pas de l’Ours
  • Kamtchatka
  • Coureur des bois
  • Aux quatre vents de la Patagonie
  • Siberia
  • Sur la route again
  • À l’écoute de l’Inde
  • Seule sur le Transsibérien
  • Rivages de l’Est
  • Solitudes australes
  • Espíritu Pampa
  • À l’auberge de l’Orient
  • Sans escale
  • Au pays des hommes-fleurs
  • Voyage au bout de la soif
  • Errance amérindienne
  • Sibériennes
  • Unghalak
  • Nomade du Grand Nord
  • Sous l’aile du Grand Corbeau
  • Au cœur de l’Inde
  • Pèlerin d’Orient
  • Pèlerin d’Occident
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Au vent des Kerguelen
  • Volta (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Atalaya
  • Voie des glaces (La)
  • Grand Hiver (Le)
  • Maelström
  • Au gré du Yukon
Couverture

Nathalie Glorion, www.lespassionsdechinouk.com, le 1er juillet 2019 :
« Quarante jours de marche pour effectuer les 1 200 kilomètres du chemin sacré des Japonais, c’est le temps qu’aura mis Thierry Pacquier pour faire le tour de l’île de Shikoku et ses 88 temples, qui est l’équivalent nippon du chemin de Compostelle. Un chemin qu’il est loin d’être aisé à parcourir car la topologie de l’île montagneuse n’aide pas le pèlerin. Il oscille entre forêts, escaliers (beaucoup), zones urbaines sans intérêt, grandes portions de route passante longeant la mer, mais sans vue à cause des murs anti-tsunami.
Les premiers jours de marche de Thierry Pacquier seront durs, très durs, mais petit à petit il entre dans l’ambiance, fait des rencontres, et devient un vrai
henro (“pèlerin” aux yeux des Japonais). Au Japon, les personnes faisant le chemin d’une traite sont très bien considérées : il est même de tradition de faire des offrandes quand on croise un henro.
Certaines portions du sentier sont bondées, comme la première dizaine de temples qui forme une petite boucle que l’on peut parcourir en quelques jours. Beaucoup de Japonais font le chemin par tronçons ou même en bus.
Tout comme Compostelle a sa
credential, “les 88 temples de Shikoku” ont leur nokyosho, un carnet qu’il faut faire remplir à chaque temple (avec de belles calligraphies).
Tout au long de ce récit, Thierry nous livre ses impressions et ses états d’âme. Il nous expose également quelques haïkus du poète Taneda Santoka :
“Toute la journée
En montagne
La fourmi marche aussi
C’est ainsi, il pleut
Je suis trempé
Je marche”
Le Pèlerin de Shikoku est le récit authentique d’une expérience initiatique qui nous permet de découvrir les rites bouddhistes en vigueur au Japon et de voyager dans un Japon ancestral. Un récit agréable et très intéressant à lire. »

Mélanie Bellenger, www.nipp-hon.com, le 20 avril 2019 :
« Pèlerinage à la mode, un nouveau livre sur Shikoku m’a, de prime abord, surtout fait lever un sourcil de circonspection. Mal m’en a pris. Si mes précédentes lectures sur le sujet ont été au mieux divertissantes, j’ai ici été happée. Je lisais sur le chemin du travail, dans le métro, et m’arracher aux pages était une épreuve, tant j’accompagnais en esprit chaque pas du henro (pèlerin). L’exercice de la chronique est là difficile. Il s’agit d’une expérience éminemment personnelle, profonde, que je n’ai pas, pas encore, vécue dans ma chair et mon être.
Thierry Pacquier est un kinésithérapeute basé en Nouvelle-Calédonie, mais a de nombreuses fois fait l’expérience du voyage par le passé. Le pèlerinage de Shikoku qu’il relate ici est son premier, effectué seul : il le refera un an plus tard avec son épouse.
Le livre se découpe en plusieurs parties, qui correspondent aux quatre parties du chemin du pèlerinage, plus un qui, pour l’auteur, le complète et le termine (c’est en effet un des choix que les pèlerins peuvent faire).
Bien écrit, fluide, très agréable, et surtout incroyablement immersif, on suit le chemin de Thierry devenu
aruki henro (pèlerin marcheur) depuis sont arrivée au Japon jusqu’au moment où il repart. Comme les bornes éparses sur le chemin, le texte est parsemé de poèmes libres de Taneda Santoka, poète que j’ai découvert à la lecture de ce livre.
L’auteur jette sur le Japon un regard ingénu : il en découvre l’hospitalité, se confronte à la méfiance (un homme qui porte des bracelets, voyez-vous ça !), accepte les
osettai (dons aux pèlerins, pratique purement japonaise) qu’il partagera, en rencontre d’autres qui feront une grande partie de chemin avec lui, notamment Suzuki-san, japonais anglophone. Et sans être imprégné de foi, il raconte comment il est néanmoins transformé au fur et à mesure des étapes, via une observation de plus en plus prégnante de son environnement. Que les différentes parties portent bien leur nom…
Les pages ne racontent pas seulement le périple et la découverte de grenouilles singulières, aussi curieuses soient-elles, la dégustation de soupes divines ou la description de temples plus ou moins beaux dans leurs écrins forestiers ou urbains. On y apprend aussi la vie de Taneda Santoka, poète, Takamure Itsue, “poétesse, historienne, ethnologue, féministe militante et anarchiste” du début du XXe siècle. On y croise des pèlerins dont l’expérience est tout à fait différente de celle de l’auteur, qui ne souffrent pas ou qui ont une approche différente du pèlerinage : à chaque pèlerin son chemin propre, et nul ne doit être jugé sur sa manière de l’effectuer.
Note aux âmes sensibles : si la vue d’opérations chirurgicales vous fait détourner le regard, la page 87 de la présente édition pourra probablement vous retourner l’esprit et le cœur. Le chemin n’est pas de tout repos, même pour un marcheur aguerri, et de mauvais choix sont rapidement payés : asphalte, dénivelés et flancs escarpés, climat qui va des neiges aux pluies torrentielles, flopées de marches pour atteindre un temple caché, bus de pèlerins ou compagnons importuns… Thierry a laissé sur le chemin peau (réelle et symbolique) et chaussures.
Une fois le livre refermé, on se prend l’envie de relire le début. La différence de perception du monde est palpable, le décalage entre le monde fou et avide, et le calme serein de l’auteur est frappant. On a est tenté, nous aussi, d’enfiler la veste blanche et d’empoigner le bâton pour suivre les traces de Kukai, et de soi-même. »


Alice Monard, www.journaldujapon.com, le 27 janvier 2019 :
« C’est à un autre voyage intérieur que Thierry Pacquier convie le lecteur. Ce kiné arrive de Nouvelle-Calédonie pour faire le pèlerinage de Shikoku en une quarantaine de jours en mars 2016. Il en a déjà fait un petit bout en quatre jours quelques années auparavant. Mais c’est un tout autre challenge qui l’attend. Cet adepte de la randonnée, qui a déjà fait des treks dans l’Himalaya et des retraites de méditation (onze heures par jour pendant dix jours dans les Blue Mountains d’Australie), est heureux de démarrer cette nouvelle aventure. Un long périple de 1 200 kilomètres qu’il livre au lecteur dans toutes ses dimensions : description des paysages, récit de rencontres, éléments sur son état physique et mental.
Le livre est découpé en parties qui coïncident avec les préfectures de l’île et le cheminement du pèlerin : Tokushima, le chemin de l’Éveil ; Kochi, le chemin de l’Ascèse ; Ehime, le chemin de l’Illumination ; Kagawa, le chemin du Nirvana ; et enfin, sur Honshu, Koyasan, le chemin du retour.
Le lecteur accompagne le narrateur pas après pas, sur des chemins entre mer et montagne, entre ville et campagne, dans chaque temple où il prie, dans chaque auberge où il mange et dort, dans chaque
onsen où il aime reprendre des forces en s’immergeant pendant de longs moments réparateurs. Le chant des oiseaux, la couleur des arbres, de la mer, du ciel, tout est décrit avec précision et accompagné de poèmes de Santoka particulièrement bien choisis, qui font écho de manière impressionnante au récit du marcheur. Il faut dire que ce moine zen vagabond a beaucoup marché et a su capter dans ses haïkus ses expériences de voyage très similaires à celles de Thierry Pacquier. Car en dehors du béton des villes et des murs antitsunami, les forêts résonnent des mêmes bruits, exhalent les mêmes parfums à des dizaines d’années d’intervalle.
Dès les premiers pas, les premières pages, il se dégage du livre une atmosphère mêlant nature et spiritualité, qui enveloppera le lecteur tout au long de sa lecture. Car malgré les douleurs physiques (les pieds dans les chaussures qui le font terriblement souffrir au début), la fatigue, la pluie qui le trempe jusqu’aux os, cette marche n’est pas une simple prouesse sportive. Elle est une quête, un cheminement spirituel :
“Je finis par atteindre le porche d’entrée du temple. Le sol est tapissé de graviers blancs. D’immenses cèdres centenaires, gardiens indestructibles des lieux, rappellent aux pèlerins la fragilité de leur existence. Je retrouve les deux statues en bois, effrayantes et magnifiques, plantées de part et d’autre de l’entrée : les terribles Ungyo et Agyo. Le toit du portique qui les abrite, recouvert de tuiles grises, s’incurve doucement en ses quatre angles. Il est supporté par une construction sans fioriture en bois massif grisé. Je m’arrête sous le porche, salue, puis j’avance lentement vers le sanctuaire. Appelons cela un choc esthétique, un frisson, une communion, que sais-je ? Il y a des endroits qui vous transportent, vous subjuguent et vous submergent d’émotions. C’est le cas ici.”
De temple en temple, de rencontre en rencontre (de belles histoires, de véritables amitiés qui se lient avec d’autres pèlerins, japonais ou étrangers, hommes ou femmes – et même un jeune garçon qui chemine sur plusieurs dizaines de kilomètres avec sa mère divorcée, autant de portraits originaux décrits sous le prisme de l’amitié sincère, de la communion), l’auteur avance physiquement et mentalement. S’il a déjà beaucoup baroudé, il trouve dans ce pèlerinage autre chose : partage, générosité – les habitants sur le chemin qui lui offrent des
osettai (cadeaux, offrandes au pèlerin) –, contemplation, liberté, force.
“Marcher à Shikoku, c’est bien sûr s’émerveiller de l’esthétisme des temples, du mystère qui s’en dégage, mais c’est aussi être touché par une simple grenouille sur un lys, par les pétales de cerisier emportés par le vent, par les tiges mortes des fleurs de lotus qui se reflètent à la surface d’une mare, parfaitement géométriques. C’est contempler le monde qui nous entoure dans sa beauté à la fois simple et sophistiquée, et prendre le temps de s’en imprégner, de s’en nourrir.”
Un pèlerinage pour une nouvelle vie… mais nous n’en dirons pas plus !
Un ouvrage à la fois très dense en informations et en vécu pour ceux qui veulent se lancer dans ce célèbre pèlerinage (au milieu du livre se trouvent de nombreuses photographies en noir et blanc de ce périple), mais également un récit émouvant qui montre à quel point une telle expérience peut changer, bouleverser une vie qu’on croyait bien installée. »


Aifelle, www.babelio.com, le 3 janvier 2019 :
« J’ai déjà eu l’occasion de vous parler du pèlerinage de Shikoku, une île du Japon, ici. Pour mémoire, 1 200 kilomètres, 88 temples, une marche de 40 jours à raison de 35-40 kilomètres par jour. J’ai retrouvé avec grand plaisir les impressions de ma précédente lecture. L’auteur s’est lancé seul dans ce périple, avec une certaine inquiétude au début sur son aptitude à aller jusqu’au bout, puis avec de plus en plus d’aisance et de bonheur. L’île réserve des contrastes importants, entre les marches dans les forêts de bambous, les escaliers pour grimper aux temples, le bord de mer parfois caché par de hauts murs censés protéger des tsunamis, mais aussi des zones très urbanisées sans beaucoup d’intérêt. L’auteur respecte les rites bouddhistes ou shintoïstes en vigueur et explique l’origine historique des temples. Il est lui-même très respecté par les Japonais qu’il rencontre, faire le pèlerinage dans sa totalité est particulièrement bien vu et digne d’attention. Sa tunique blanche et son bâton le signale sans conteste comme un henro et on lui offre régulièrement des victuailles sur le chemin, c’est la tradition. L’auteur décrit très finement les paysages qu’il traverse, auxquels il est de plus en plus sensible. Il fait corps avec la nature et n’est jamais plus heureux qu’en marchant seul dans une forêt de bambous. Il aimerait que son périple ne se termine pas. Il est tout aussi sensible aux liens qu’il noue avec des pèlerins comme lui qu’il retrouve au gré des étapes et qui le familiarise avec le style de vie des Japonais. Les haltes du soir sont souvent un régal, avec les bains traditionnels ainsi que l’accueil, en général fait par de vieilles personnes aux petits soins, avec des repas minutieusement composés. L’auteur ne cache pas pour autant ses difficultés surtout les premiers jours où il a eu les pieds dans un état lamentable. Il y a les jours de mauvaise humeur où rien ne se passe comme prévu, les intérieurs japonais où l’on vit au ras du sol le mettent parfois au supplice, mais de jour en jour il s’aguerrit jusqu’à ne plus sentir les protestations du corps. Le récit est ponctué des haïkus de Taneda Santoka : Mouillé de rosée/Matinale, je vais/Par où je veux. Un indispensable et un coup de cœur. »

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