Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture

Benoît Couëtoux du Tertre, Institut Iliade, le 7 septembre 2019 :
« Précisons-le, ce tour du monde a peu à voir avec le tourisme massifié, standardisé, industrialisé, vendu clé en main par les tours-opérateurs à des foules cosmopolites, leur proposant des étapes sur les hauts sites touristiques de la planète sans rien connaître du restant des pays qu’ils survolent. Pour cet authentique globe-trotter, le voyage ne saurait s’envisager autrement qu’au milieu des peuples et contrées qu’il traverse. Loin de l’immédiateté où chaque instant est compté, c’est aussi une quête où l’espace et le temps se confondent dans une même épaisseur : “le calendrier marquait une progression spatiale […] où le chemin parcouru s’exprimait davantage en jours et en semaines qu’en kilomètres”. Voilà pourquoi Romain Tuilier considère que le voyage doit s’effectuer par voie terrestre et maritime, le déplacement aérien ne constituant qu’“un pis-aller, une bulle dans laquelle on s’isole quelques heures pour changer de pays”.
Relevant de la guilde des routards, cet “ordre pèlerin” qui chemine à travers le monde, à l’écart du tourisme massifié et hors sol, l’auteur considère néanmoins, sans illusion, qu’il relève de la même démarche. Le voyage est réservé aux privilégiés, “notre illusion de liberté s’adosse à la puissance économique de nos pays occidentaux […], nous sommes le luxe que peut se permettre une société d’abondance”. Ainsi observe-t-il que le voyage relève de “l’apanage de jeunes touristes occidentaux, la plupart [étant] issus de l’Europe du Nord-Ouest”, venus échapper quelque temps à la pression de l’Occident.
Au fil des pages, Romain Tuilier engage une profonde réflexion sur l’insondable altérité des peuples. Au contraire de ses semblables qui, trop souvent, s’obstinent à se vouloir les amis de populations qu’ils ne parviennent pas à comprendre, il constate avec lucidité que “les cultures sont des fossés infranchissables”. Il se refuse ainsi à toute illusion de proximité face à des populations souvent amicales mais toujours diamétralement différentes : “Plus nous nous côtoyons, plus les peuples au milieu desquels nous sommes immergés nous paraissent différents et inaccessibles”, résume-t-il.
Aussi refuse-t-il la religion des naïfs et des aveugles qui célèbrent “l’Autre”, l’imaginant forcément meilleur puisqu’il est différent, car non issu de l’Occident. Romain Tuilier relève que “derrière les paradis de lagons bleus aux eaux transparentes, les hommes continuent à se détester”. Il se garde pour autant de juger selon une vision ethnocentrée ou, pire, droitsdelhommesque. Conscient de n’être qu’un corps étranger immergé au sein de populations qui ne lui ont rien demandé, il se limite à une position d’observateur, “la seule porteuse d’humilité” et se refuse à toute ingérence qu’il considère comme inutile, dangereuse, voire nuisible : “Le seul activisme que puisse se permettre un voyageur, c’est celui de son pouvoir d’achat.”
À rebours des clichés et partis pris dégoulinants de bien-pensance véhiculés par ceux qui affichent leur qualité de “routard” pour en tirer de juteux profits dans l’édition, le livre de Romain Tuilier résonne d’humanité, posant un regard tout à la fois émerveillé et désenchanté sur les mondes qu’il a traversés. C’est l’intérêt précieux de ce livre, petit par la taille mais riche par la réflexion, qui séduira tout ceux qui s’interrogent sur l’altérité du monde. »


Lilia Seddik, lectrice, le 3 juin 2019 :
« “Le monde est fragile et il se dissout dans le temps.”
Petite échappée hors du temps et hors du monde, dans des pensées mouvantes qui s’accrochent au temps en tentant de parcourir le monde.
J’ai aimé votre regard sur le temps et la façon de le “réaliser” si je puis dire à travers la distance. Le temps, c’est ce qu’on en fait.
Désir de voyage depuis toujours, mais déclic dans une impasse temporelle de votre vie, où une “brêche”, un entre-deux avec une pointe de désespoir occidental qui pense à aller éprouver, sous d’autres cieux, une vie qu’on ne ressent plus, tout en restant conscient que “ça n’est pas ailleurs”. Avec cette gêne, indifférence ou tabou ?, à évoquer l’avant et l’après de la part des personnes immobiles autour de vous (c’est que cela que je les perçois en tant que lectrice), même si ce n’est pas le sujet… cette pesanteur fait partie du voyage.
“Le
kairos donc ; ce moment particulier qui fait un accroc à la toile du temps”, une phrase que j’ai adorée parmi beaucoup d’autres.
“Le
kairos ne se manifestera cependant qu’à une seule condition : qu’on ait déjà un plan, qu’on lui confie son désir.” Se laisser dissoudre soi-même dans cette aventure sans autre exigence que celle du désire, n’est-ce pas le plus beau voyage ?
Lucidité, réalisme, matérialisme, déception, émerveillement, épuisement et avant tout sagesse de réaliser notre incapacité à comprendre l’autre en si peu de temps, résignation face à la complexité de l’autre. Humilité face à ce que les hommes ont accompli, même une simple route “qui s’étend entre les villes […] est elle-même un monument et ne se conçoit que parcourue grâce à la machine qui la sillonne perpétuellement”.
Volonté d’expérimenter les limites du monde, mais contrainte d’expériementer la maladie, la lassitude, ne plus pouvoir recevoir tout ce que nous renvoie le monde sans limites ! Obsession de sortir des sentiers battus pour dire “je ne suis pas comme les autres touristes”, mais constat lucide et humble de se dire “le chemin est fait et refait, je suis comme les autres routards” et c’est là que s’invite l’imprévu, un moment d’éclat profond, émouvant, déroutant, un moment “volé au temps”, unique, inédit et non reproductible, ni par vous ni par les autres et qu’aucun appareil photo, vidéo, ne peut saisir. Une tentative d’écriture pourrait vaguement l’atteindre… et encore.
Merci pour ce beau partage. »


Aurélie Mandon, Globe-Trotters n° 184, mars-avril 2019 :
« La collection appréciée des globe-trotters, “Petite philosophie du voyage”, s’attaque au sujet mythique du tour du monde. La mission est confiée à Romain Tuilier, qui est armé d’une maîtrise de philosophie, d’une belle écriture, d’une passion pour le rock en musique et dans la vie en général. Le jeune lecteur au désir naissant d’aventures prendra plaisir à lire cette transmission d’expérience et de réflexion sur le voyage, écrite comme une conversation amicale au coin du feu. »

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