Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture

Mario Heimburger, mamar68.wordpress.com, le 22 mars 2018 :
« J’aime la collection “Petite philosophie du voyage” car elle présente des essais qui sont toujours générateurs de questionnements et interpellent le lecteur, qu’il soit d’accord avec ce qu’il lit ou non. Le Goût de la politesse est une ode à l’art (je reviendrai sur ce terme) exquis qu’est cette courtoisie qui permet d’établir des liens entre les êtres sociaux que nous sommes. Après un court historique, Bertrand Buffon, évitant l’écueil du catalogue de bonnes manières, livre les principes qui régissent la politesse, et l’idéal qui découle de sa perception des choses en ce domaine.
Si j’ai été charmé par la plume de l’auteur, et par de très nombreuses remarques périphériques qui montrent, je crois, que nous partageons les mêmes aspirations humanistes, je me suis aperçu que j’étais souvent bien plus critique à la lecture des arguments de base, et en particulier cette question insuffisamment tranchée à mon goût de la nécessité et du rôle de la politesse. Et lire ce livre après avoir lu une sorte de traité misanthrope de Michel Houellebecq n’aide pas à convenir avec l’auteur que la politesse est la marque des rapports humains idéalisés…
Ainsi, je m’étonne par exemple que, si la politesse est également perceptible comme un message, le propos ne s’intéresse qu’à l’émetteur, comme s’il était le seul impliqué dans la transmission, alors même que les exemples, en particuliers interculturels, montrent bien que la réception du message est part intégrante dans la relation. Du coup, ne peut-on penser en termes de tolérance qui, du coup, effacerait les problèmes que la politesse créée dès lors que le référentiel culturel change ? Manifester une plus grande tolérance à l’égard des autres permettrait pour une grande partie de rendre la politesse obsolète, tant qu’elle ne concerne que des apparences, ce qui permettrait de centrer le débat sur le simple respect qui est une autre façon de définir les relations interhumaines.
D’autre part, j’ai soupçonné l’existence dans ce rapport de politesse d’une forme d’élitisme : n’est-il pas possible que les traités de politesse (et de bonnes manières), si souvent issus de la noblesse, n’aient pas eu pour objectif de réduire, par la pédagogie, l’inconfort de la haute classe à devoir frayer avec les petites gens frustes ? Quand l’auteur de cet essai avoue qu’une culture générale large est le pendant nécessaire de la politesse, ne dit-il pas également que la politesse est affaire de classe, tant on sait que l’éducation est directement et sociologiquement liée (avec juste assez d’exceptions pour apaiser la conscience) au niveau de vie ?
Le terme même d’art, utilisé pour désigner l’exercice de la politesse, me renvoie d’ailleurs à cette idée que tout le monde n’est pas capable, par talent naturel, des mêmes prouesses : tout le monde peut-il être artiste ? L’art est-il même démocratique, ou renvoie-t-il à une autre forme de structuration de la société, rétablissant des niveaux de valeurs bien éloignés d’un idéal d’égalité ? Ne va-t-on pas sombrer dans la glottophobie dès lors qu’un individu manquera de l’esprit nécessaire pour vocaliser et construire un échange fluide pour l’exclure sous prétexte d’un manque de politesse ? Et d’ailleurs, les “catalogues de bonnes manières” que l’auteur fustige – sans doute à raison car ils omettent les raisons derrière les règles – ne sont-ils pas là pour, à défaut de compter sur l’intelligence et la sensibilité des gens, qu’ils appliquent “bêtement” des règles pour donner l’illusion ?
Enfin, si j’adhère à cette idée selon laquelle la politesse est un point d’entrée entre personnes qui ne se connaissent pas, je réfute l’idée qu’elle reste nécessaire dès lors que les relations sont établies, jusqu’à pouvoir disparaître car le respect est alors jugé implicite. En fait, j’assimile la politesse à ce qui régit toute communication (informatique, notamment) : un protocole. Se mettre d’accord sur le protocole est plus important que d’en respecter un en particulier, et la politesse est alors une sorte de protocole de secours, le “minimum commun”… sauf que, comme l’auteur le souligne, elle ne va plus tellement de soi dès lors que de nombreux autres protocoles existent et sont plus communs dans nos sociétés modernes (l’invective sur Internet, le rapport commercial client/vendeur, le rapport administratif des cases à cocher, etc.). À noter que les protocoles Internet les plus simples ont souvent été prouvés les plus efficaces et les plus souples.
Dans une société multiculturelle, le travail sur l’acceptation de la différence me semble dès lors plus simple et efficace que d’espérer un retour aux bonnes manières élégantes du XVIe siècle. Ce qui ne change rien à la qualité de l’ouvrage qui ouvre le débat plutôt qu’il n’assène des vérités fondamentales : le bouillonnement de réactions est assurément le gage d’un nouveau titre très réussi de cette collection ! »


Keisha, enlisantenvoyageant.blogspot.be, le 30 août 2012 :
« La politesse n’est surtout pas un ensemble de règles hypocrites et rigides, mais plutôt un art, dont l’auteur parle élégamment et de façon convaincante… À lire absolument ! »

Minou, minoualu.blogspot.fr, le 28 décembre 2011 :
« Ce Goût de la politesse est le premier livre de la “Petite philosophie du voyage” que j’avais repéré en librairie et que j’avais eu envie de découvrir. Cette lecture a finalement longtemps été retardée (c’est toujours quand je me décide à cesser de résister que les livres disparaissent des rayons…) et précédée par d’autres de la même collection, mais cette attente en valait la peine.
La forme du texte m’a assez surprise au premier abord : je m’attendais à un témoignage assez libre, rédigé au gré de l’inspiration, comme dans ceux que j’ai lus jusqu’à présent, mais il s’agissait cette fois d’un essai très structuré, dont le plan est établi et énoncé dès les premières pages. “Spécialiste de la rhétorique”, Bertrand Buffon ne laisse pas les mots courir sur la page et lui échapper, mais les contrôle et connaît leur valeur, à l’image de “l’homme poli” dont il parle. Dans cet éloge de la politesse, il définit tout d’abord cette vertu jugée si “ringarde” par certains, puis répond aux critiques qui lui sont faites, pour, enfin, donner quelques règles afin de l’acquérir. Loin de dresser un catalogue du savoir-vivre comme il en existe déjà plusieurs, il en rappelle l’esprit et les principes fondamentaux : à chacun ensuite d’apprendre à l’exercer adéquatement dans chaque situation particulière.
Ce “petit précis des bonnes manières à l’usage du vaste monde”, qui a trompé mes attentes initiales : j’espérais par exemple un peu plus d’anecdotes et de récits de voyage, a su me séduire, tant par son style précis et construit que par la conception de la politesse qu’il véhicule. Au-delà des gestes et du BAM (bonjour-au revoir-merci), cette vertu est un état d’esprit qui se cultive, s’apprend et s’acquiert si on en prend la peine et le temps. La vie en est alors embellie et poétisée.
Bien que ce ne soit pas mon voyage préféré dans la collection de Transboréal, j’en garderai un excellent souvenir de lecture et l’envie d’acquérir cette politesse dont parle si bien Bertrand Buffon. »


Un internaute, www.amazon.fr, le 28 janvier 2010 :
« Excellent. Bertrand Buffon est vraiment un des écrivains qui montent. Après sa Parole persuasive, ce petit ouvrage se lit avec volupté. »

Johanna Viale, Carnets d’aventures n° 17, septembre-novembre 2009 :
« Sans adhérer complètement aux points de vue principaux de cet ouvrage, quelques-unes des idées qui y sont développées m’ont incitée à l’évoquer ici. Elles apportent une vision différente et très intéressante de certains aspects des rapports humains, concernant notamment le plaisir que l’on en retire, le respect, l’égalité, etc. »

Gilles Brochard, www.culturemag.fr, le 23 août 2009 :
« Il n’y a pas de voyage sans urbanité, comme diraient les Romains. Bertrand Buffon s’applique à nous donner ce goût de la civilité dans Le Goût de la politesse, Petit précis des bonnes manières à l’usage du vaste monde. Amusant, cinglant, révélateur, informatif, ce petit livre va devenir un vade-mecum essentiel pour le voyageur exigeant. Car il rappelle que la politesse est un lien social, une façon de réunir les hommes entre eux. L’enjeu en est cette politesse universelle, “non pas la règle valable en tel endroit et dans telle circonstance, mais l’intelligence des règles, qui suppose la connaissance des principes qui les gouvernent”. Car la politesse, née au Moyen Âge, qui devient vite l’art des bonnes manières, reste un vieux fond chevaleresque et un code de bonne conduite que certains incultes se damneraient pour apprendre ou plutôt pour apprivoiser.
Sous une plume élégante, cet homme de cabinet (ministériel) ferait florès au service du protocole des Affaires étrangères où, de tout temps, s’applique la loi prescrite par Pascal : “l’esprit de finesse”. Finalement, un homme courtois et poli est un Français diplomate ou un Britannique qui n’est guère occupé, pour parodier quelque peu Montesquieu.
En matière de bons mots, il faudrait aussi citer cette chère Madame de Staël qui résumait la politesse en cela qu’elle “est la juste mesure des relations des hommes entre eux”. Dans cet idéal d’“harmonie universelle”, chacun devrait y prendre sa part et en cela l’auteur donne des exemples qui pourraient laisser penser que bien souvent on préfère sacrifier la politesse plutôt que de passer pour importun…
“Parfois, un principe induit des injonctions opposées, s’exclame-t-il. Prenez le respect, encore : il appelle aussi bien la pudeur que la galanterie. Or, si la première commande à un homme de précéder une femme lorsque tous deux s’apprêtent à monter un escalier, la seconde, au contraire, lui intime de la laisser passer. Laquelle doit primer ? La pudeur, bien sûr !” On le voit parfois, le courtois n’est pas le seul homme poli… »


Frédérique Chartrand, blog Maman écolo, le 31 mars 2009 :
« Bonjour Madame, Merci, De rien, Il n’y a pas de quoi, S’il vous plaît, À vos souhaits, Excusez-moi, Au revoir, Bonne journée… Des mots qui rendent la vie plus douce mais qui ont tendance à disparaître de notre vocabulaire. La politesse est devenue ringarde. Jeunes et moins jeunes délaissent les formules de politesse basiques mais aussi la politesse en général. Car la politesse ne s’arrête pas à ces quelques formules de salut, de demande et ou de remerciement. Comme l’explique admirablement Bertrand Buffon dans son excellent livre Le Goût de la politesse : “Elle consiste à donner à toute chose – les façons de se tenir, de s’habiller, de parler, d’aimer, etc. – une forme qui concourt à la qualité du lien social. Et cette forme est motivée non plus seulement par le souci de communiquer, mais aussi par des préoccupations éthiques, esthétiques et intellectuelles dont l’objectif ultime est de faire de la vie en société une fête des sens et de l’esprit.”
Bien qu’idéaliste, cette idée est pleine de bon sens. Je me plais à imaginer une vie où tout le monde serait poli et souriant. Quel bonheur ! Ce livre m’a fait prendre conscience à quel point je place la politesse en haute estime. Elle est sûrement l’une des clés qui nous permettrait de vivre plus harmonieusement en société. La politesse n’a rien de ringard et, en tant que parent, nous devons l’enseigner à nos enfants, par la parole et par l’exemple. »


Www.artscape.fr, le 1er mars 2009 :
« Les Français sont souvent jugés grossiers à l’étranger et mal aimables dans leur propre pays. Comment y remédier ? En apprenant le goût de la politesse, loin des préjugés qui lui colle à la peau ! Bertrand Buffon (né en 1969), professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, grand voyageur et fin rédacteur, livre un petit opus régénérant sur l’art de la politesse. Par un récit structuré, l’auteur se livre à une réflexion philosophique sur la politesse. Définition, origine, pourquoi et comment être poli. C’est un exemple parfait de la dissertation telle qu’on la pratique à Sciences Po ! Concise tout en livrant une véritable réflexion, agrémentée d’exemples et de contre-exemples. Mais gare au Monsieur Jourdain qui sommeille en vous ! Ne vous attendez pas à un guide pratique des bonnes manières. L’auteur s’intéresse ici au concept de la politesse, à sa philosophie qui le rend universel, tout en précisant dans les dernières pages comment atteindre cet état spirituel. Pour l’auteur, être poli ne consiste pas à se satisfaire du B.M.A. – bonjour, merci, au revoir. Si, de fait, nous sommes polis en saluant une personne, encore faut-il le penser ! Le respect de l’interlocuteur représente ainsi un élément essentiel de la véritable politesse. La mesure dans l’acte ou l’énoncé compose le second critère fondamental. L’art de la politesse s’incarne dans le terme italien sprezzatura, cette “grâce des manières” telle que la définit Balthasar Castiglione (1478-1529), ami du peintre Raphaël et auteur du Livre du courtisan (1528). Habitué à la consommation directe et rapide, le lecteur contemporain pourra avoir l’impression que Bertrand Buffon tourne autour du pot et s’impatientera quelque peu avant de pouvoir entrer dans le vif du sujet. Mais grand bien lui fasse ! Cet opus se savoure en douceur grâce à un style non alambiqué et se digère avec lenteur. Il mérite en effet toute l’attention du lecteur pour bien comprendre les tenants et aboutissants du concept et la réflexion philosophique apportée par l’auteur. La politesse est un art, qui exige un nécessaire effort pour y exceller. »

Éric Le Braz, Newzy, le 10 février 2009 :
« Ce n’est pas une science, mais un art. Un art de vivre, un peu suranné, certes, mais c’est tout son charme et toute sa force. La politesse est un art qui se pratique au ralenti, un taï chi des attitudes. Et un éloge de la longueur au siècle des SMS. “La politesse est un art du temps, un art de la patience et de disponibilité”, écrit Bertrand Buffon dans son Goût de la politesse chez Transboréal. Et l’auteur de préciser que la politesse exige qu’on parle calmement : “Elle n’aime pas le raccourci : Au revoir, Madame est plus poli que Au revoir tout court. S’habiller convenablement et de façon agréable pour les autres demande du temps aussi.” Dans ce livre, on n’aime guère le négligé, mais on valorise la nonchalance à condition qu’elle soit naturelle. Balthazar Castiglione, auteur du Livre du courtisan, le manuel de savoir-vivre de la Renaissance, décrit cet état de grâce sous le vocable de sprezzatura, “une nonchalance étudiée faite de modération dans les propos et les gestes, de détachement vis-à-vis de ses propres qualités et de mise à distance des choses et des êtres”. La quintessence de la politesse, c’est d’être cool. Obama doit être touché par la grâce de la sprezzatura. Dans sa réhabilitation des bonnes manières, Bertrand Buffon, qui dirige le pôle information de l’Agence française pour les investissements internationaux, s’attarde aussi sur les us et coutumes de l’entreprise. Il exècre les “BAM” (bonjour, au revoir, merci) impersonnels des caissières, les “cordialement” qui ponctuent les courriels et, par-dessus tout, le “tu” qui “expose aux réactions vives et facilite les critiques sans ménagement. Certains salariés le savent, à qui leur patron impose un tutoiement faussement égalitaire, masque d’une hiérarchie bien réelle qui sait se souvenir de ses prérogatives quand il s’agit d’ordonner et d’humilier.” Face à la brutalité des mauvaises manières, Buffon plaide pour un monde doux dans la forme quitte à être dur sur le fond – Suaviter in modo, fortirer in re. Un monde à rebours de la marchandisation des civilisations. Les relations utilitaristes qui mènent la planète étouffent les politesses. La recherche de la rentabilité refuse l’art du slow talk. D’ailleurs, Montesquieu nous l’avait bien dit en décrivant les inventeurs du capitalisme pas encore financier : “Les Anglais sont occupés – ils n’ont pas le temps d’être polis”. »

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