Pakistan, Inde, Mongolie :

« Le morceau commence par la plainte chaude du morin-khuur, “vièle-cheval”. D’après une légende, cet étrange instrument fut inventé par un cavalier fou de douleur à la mort de son cheval : dans un bout de bois, il sculpta la tête de sa monture et relia le manche à un bol sur lequel il tendit la peau de son étalon. Il transforma ensuite les crins en cordes et, au moyen d’un archet, il imitait sur sa vièle les hennissements et la démarche de son ancien compagnon. La tête de cheval sculptée a passé les siècles, faisant de cet instrument le symbole de la musique mongole. Le son douloureux du morin-khuur s’efface maintenant sous une voix étrange à consonance métallique : le fameux chant diphonique. Il faut l’écouter les yeux fermés en imaginant la steppe dérouler ses collines. Le répertoire national est un long hymne à la nature : comme toutes les musiques nomades, il se compose avant tout de chants, les cordes vocales se transportant plus aisément que des instruments. On distingue deux formes principales de duu : les boghino duu, chants courts sans vocalises, d’un rythme rapide et pouvant être interprétés lors de l’exécution d’une tâche, et les urtin duu, chants longs construits en strophes, avec des passages fréquents de la voix de gorge à la voix de tête. Un art que maîtrise remarquablement Nergui Surenchorloo, notamment dans le morceau : “Le vent de l’automne”. À sa voix, on imagine la puissance du vent lorsqu’il souffle dans les vallées désertes. »

Sud de l’Europe (p. 14-15)
Pakistan, Inde, Mongolie (p. 88-91)
Extraits d’articles
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